Hicham Mandari avait, notamment, demandé à l'avocate de prendre en main son projet de création d'une association politique en Espagne. L'enquête sur l'assassinat en Espagne du Marocain Hicham Mandari continue son cours normal dans une discrétion totale de la part des services de sécurité espagnols, qui mènent les investigations. Une enquête qui est d'ailleurs menée par deux équipes indépendantes dont l'une appartient à la police nationale et l'autre a été crée par la garde civile. Toutefois, les spéculations continuent dans la presse espagnole, dont plusieurs organes confirment que la police espagnole privilégie la piste d'un règlement de compte dû à la rivalité entre des réseaux criminels dont les activités se concentrent dans la région Sud de l'Espagne. Toutefois, certains quotidiens madrilènes sont allés très loin dans leurs spéculations, en essayant de faire croire à l'existence de liens entre les autorités marocaines et l'assassinat de Mandari. Pour ce faire, certains ont eu recours à des déclarations de certains personnages marocains qui résident actuellement en Espagne. Parmi ces derniers, figure l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri. Se trouvant actuellement en Espagne, l'ex-ministre de l'Intérieur a été sollicité par la presse ibérique pour s'exprimer sur le meurtre de Mandari. Et c'est dans ce cadre qu'il a fait des déclarations qui ont soulevé plusieurs questions compte tenu de la contradiction qui a marqué ses propos. Ainsi, dans une déclaration à un quotidien local de la ville de Malaga où Mandari avait été assassiné, il affirmera qu'il était normal de soupçonner le Maroc d'être derrière cet assassinat. "Il est logique de regarder vers le Maroc", avait-il dit, rajoutant que "Mandari ne se rendait pas compte que ses dernières déclarations à la presse marocaine signaient son arrêt de mort". Quelques jours plus tard, il a fait des déclarations allant dans le même sens à un journaliste marocain travaillant pour le compte du quotidien espagnol El Mundo. Mais, il ne tarda pas à se rattraper en déclarant au même journal que ses propos avaient été déviés de leurs sens par le journaliste en question. Il a ainsi affirmé qu'il "ne peut pas se prononcer sur la mort de Mandari tant qu'il ne dispose pas d'éléments plausibles et fiables pouvant établir une piste", soulignant qu'il ''ne peut nullement suspecter les services secrets marocains" dans ledit assassinat. Pourtant, la veille, il avait déclaré au même journal qu'il ''n'écartait pas l'implication des services secrets de Rabat'', avant de rectifier le tir le lendemain en disant : ''Votre journal devrait comprendre que je ne peux nullement suspecter les services secrets marocains". S'agissant de l'assassinat de Mandari, l'ancien ministre de l'Intérieur a déclaré qu' "il s'agit d'une mort suspecte, brutale et violente" et que "seule une investigation sérieuse de la justice espagnole peut réunir les éléments qui éclairciront ses causes". Par ailleurs, M. Basri a expliqué sur les colonnes du journal espagnol que Mandari n'a jamais été un conseiller de Feu SM le Roi Hassan II. "Ceci est totalement faux", a-t-il dit avant d'ajouter que "Mandari était un mélange de délinquant et d'opposant. Il prétendait être un proche de Hassan II, ce qui n'a aucune consistance". Pour ce qui est des menaces que Mandari ne cessait de répéter dans ses déclarations à la presse en prétendant qu'il allait faire des révélations, Basri a expliqué que "les prétendues révélations ne sont que des déclarations d'une personne qui vivait dans la précarité comme l'avait qualifié son avocat William Bourdon". Par ailleurs, la presse espagnole parue jeudi a révélé certaines données sur l'enquête menée par la police. Ainsi, le quotidien ABC a révélé que Mandari portait au moment de son assassinat un ruban autour du poignet sur lequel étaient inscrits des versets du Coran ainsi que des textes chiites. S'agissant de la munition utilisée pour sa liquidation, le quotidien madrilène affirme qu'il s'agit d'une balle de calibre 9 millimètres. ABC explique qu'il s'agit de munition très courante sur le marché noir international, ce qui rend les investigations encore plus difficiles. Le quotidien espagnol rapporte aussi que les objets retrouvés sur le corps de la victime ne permettaient pas de privilégier une piste concrète. Outre le permis de conduire italien au nom de Hicham Ben Hassan Alaoui, Mandari avait sur lui deux cartes-visites en français lui attribuant deux titres différents que le journal n'a pas précisés. S'agissant de l'argent, la victime n'avait sur elle que 170 euros. Ainsi, il est clair que l'enquête sur l'assassinat de Hicham Mandari sera très longue, puisque la victime entretenait un réseau de relations très compliqué et très ramifié avec plusieurs réseaux criminels au niveau international. Il avait donc plusieurs ennemis et son assassinat pourrait être lié à l'une de ses opérations douteuses.