Un air de scandale flotte sur la délégation marocaine à Athènes. L'haltérophile Yassine Zouaki n'a plus donné signe de vie depuis son élimination, et Wafaa Ammouri a regagné le Maroc en catastrophe à la suite d'un contrôle antidopage qui s'est avéré positif. Décidément, ces Jeux Olympiques grecs ne réussissent pas aux sportifs marocains. Ces derniers trouvent du mal à s'illustrer dans leurs disciplines, étant à chaque fois sortis par la petite porte au premier tour. Mais ce n'est pas tout. Depuis lundi, deux autres affaires se sont ajoutées à une série de déceptions et de piètres résultats. Les deux concernent les deux haltérophiles marocains engagés dans le tournoi olympique : Yassine Zouaki et Wafaa Ammouri. Le premier, sociétaire du WAC de Casablanca, s'est évanoui dans la nature lundi soir, le jour même de son élimination au premier tour de la catégorie des 62 kg. Il avait pris ses affaires, son passeport en plus de sa carte d'accréditation aux Jeux olympiques, délivrée par le CIO. N'ayant pas passé la nuit de lundi à mardi dans sa chambre du village olympique, il avait attiré l'attention des responsables marocains. Il devait en effet retourner au Maroc mercredi très tôt le matin, ce qui bien sûr ne s'est pas fait. Au sein de la délégation marocaine, on refuse de parler de « fuite», puisque le visa dont dispose l'haltérophile est valable jusqu'au 9 septembre. A ce «déserteur du village olympique» s'ajoute une affaire beaucoup plus grave, celle de la jeune haltérophile Wafaa Ammouri, qui a quitté Athènes en catastrophe mardi très tôt dans la matinée. Derrière ce départ précipité se profile une mystérieuse affaire de dopage. En effet, la jeune sportive de 19 ans avait subi un contrôle antidopage inopiné vendredi dernier,. Un test dont les résultats, communiqués deux jours plus tard à la délégation marocaine, se sont révélés positifs à des substances illicites qui figurent sur la liste de l'Agence mondiale anti-dopage. Plusieurs sources parlent de nandrolone. Aussitôt informés, les responsables ont pris la décision de faire rentrer l'haltérophile en catastrophe au Maroc. Wafaa Ammouri a ainsi quitté le village olympique mardi à 3h00 du matin, son avion étant programmé à 7h. Mais des sources proches de la délégation estiment que la jeune sportive a péché par inexpérience. Ce serait en effet son entraîneur qui lui aurait administré ces substances-là. Voilà la version que de nombreuses sources de la délégation marocaine nous ont donnée. D'autres font état d'une autre cause de ce départ précipité. L'haltérophile Wafaa Ammouri a attiré l'attention de l'opinion publique marocaine par ses déclarations à la télévision sur le manque de moyens financiers et techniques mis à la disposition des haltérophiles marocains engagés à Athènes. La Jdidie avait dénoncé l'absence de tenues sportives et d'haltères notamment, indispensables à toute pratique haltérophile. Des déclarations qui sont intervenues lundi, jour où Zouaki n'avait pas trouvé de maillot portant les couleurs nationales pour se produire. Il a dû se contenter d'un maillot rouge prêté par un haltérophile turc. La délégation d'haltérophilie, qui a fait le déplacement à Athènes était composée des deux sportifs et d'un entraîneur. Tous ont été obligés d'aller aux magasins pour se doter en chaussures et autres équipements sportifs qu'ils n'ont pas ramenés avec eux, faute de moyens. Ce sont ces déclarations qui seraient derrière son retour au Maroc. Une sorte de privation de compétition en guise de punition ou tout simplement par manque d'équipements ? Sa participation aux J.O était une première pour l'haltérophilie marocaine qui ne compte que six autres femmes pratiquantes. Une première qui a viré au cauchemar. La jeune Marocaine devait entrer en scène mercredi en début d'après-midi pour le premier tour de la catégorie des 69 kg. Fadoua Ghannam Notre envoyée spéciale en Grèce