Le Maroc a été honorablement représenté ce week end dans l'une des prestigieuses courses hippiques du monde. Deux jockeys marocains ont pris part à l'étape finale du Championnat du monde de Sheikha Fatima Bint Mubarak. Omar Lakjal, 16 ans, est désormais le numéro 2 mondial des jockeys apprentis tandis que Bouchra Marmoul qui participe pour la deuxième fois au championnat (catégorie femme) a occupé la 6ème place. Les compétitions, qui se sont tenues dimanche 8 novembre à Abu Dhabi, s'inscrivent dans le cadre du Festival «Son Altesse Sheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan des courses de chevaux de pur-sang arabes». Cet événement au rayonnement international tend à préserver le cheval en tant qu'héritage et tradition. Le Maroc qui dédie toute une stratégie à la filière équine est devenu un partenaire de taille à ce rendez-vous mondial. En partenariat avec les autorités hippiques d'Abou Dhabi, La Société royale d'encouragement du cheval (Sorec) a placé le Maroc, depuis 4 ans, en tant qu'étape éliminatoire du championnat de Sheikha Fatima Bint Mubarak. Ceci se tient précisément lors du Grand prix de Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan. • Une ouverture à l'international La participation du Maroc aux courses mondiales traduit clairement l'ambition du Royaume d'internationaliser les courses hippiques. Il s'agit en effet d'un axe stratégique de la feuille de route du secteur établie à l'horizon 2020. Les résultats du développement des courses hippiques au niveau national et international sont de plus en plus visibles. «Nous observons à ce niveau un grand intérêt des autorités hippiques du monde. Elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir sceller un partenariat avec le Maroc», explique à ALM Meryem Ihrai, chargée de communication à la Sorec. Et de préciser que la Sorec est très satisfaite de ce qui a été réalisé à ce jour. «Nous sommes toujours en train de travailler pour être sur le calendrier international des meilleures courses hippiques», ajoute-t-elle. Les six hippodromes du Maroc connaissent, annuellement, l'organisation de plus de 1.500 courses. Hormis le prix de Sheikha Fatma bint Moubarak, le Maroc organise avec la fédération des chevaux pur-sang en France une course pendant le meeting international du pur-sang anglais organisé au niveau national. En parallèle , le Maroc multiplie ses partenariats. Citons à titre d'exemple celui scellé avec le Jockey club de la Turquie et de l'Irlande. L'ouverture à l'international se fait, également, par les exportations des chevaux marocains. Plusieurs propriétaires exportent leur effectif à l'étranger, que cela soit pour la vente ou bien pour la participation à de grandes manifestations hippiques internationales. Depuis mai dernier, ces exportations se font de façon sûre et fluide puisque le Maroc a été reconnu indemne de la peste équine conformément aux dispositions du code sanitaire pour les animaux terrestres de l'Organisation mondiale de la santé animale. • D'El Jadida aux podiums du monde Le hasard fait que Bouchra Marmoul et Omar Lakjel soient issus de la région d'El Jadida. Omar vient à peine de commencer son palmarès international en participant aux éliminatoires de l'événement d'Abou Dhabi. La performance du plus jeune jockey de la course ( 16 ans) le hisse au deuxième rang mondial honorant ainsi le Maroc et également le monde arabe puisqu'il était l'unique cavalier de la région à y participer. La passion d'Omar pour les chevaux a été nourrie depuis son enfance, et ce grâce à son père, propriétaire dans la région de Chtouka de près de 60 chevaux anglo-arabes et barbes. Pour Bouchra Marmoul, le cheval est loin d'être une affaire de famille. La cavalière de 24 ans monte depuis peu de temps. Son talent a été révélé par son mari qui l'a initiée à un monde qui lui était autrefois mystérieux. Cette découverte a fait d'elle la première femme jockey du Maroc et aussi une cavalière au top 10 mondial. L'émergence de jeunes cavaliers a poussé la Sorec à ouvrir récemment une école pour jockeys en partenariat avec l'institut Moulay El Hassan du cheval à Rabat. Le but étant de professionnaliser les jockeys aussi bien pour les courses que pour les entraînements. • La filière en chiffres La Sorec a identifié et recensé en 2014 plus de 144.000 chevaux. De même, 283 étalons, toutes races confondues, ont été mis à disposition des éleveurs pour l'amélioration du cheptel national. 2014 a également connu la naissance de 6.300 chevaux toutes races confondues. En termes d'événement, la Sorec a organisé 2.160 courses nationales avec plus de 3.000 partants différents, 21 concours de tbourida (5.000 chevaux partants) et 21 concours d'élevage comptant plus de 4.000 chevaux participants.