Deux fédérations de la pêche avaient donné naissance à un programme dit de dynamisation de la filière des produits de la mer. Dans un document élaboré en juillet 2000, la Fédération des Industries de la Mer (FIM) et la Fédération Nationale des Industries de transformation et de valorisation des produits de la Pêche (FENIP) invoquaient toutes les deux une nouvelle approche pour la dynamisation de la filière pêche. Une sorte de base du contrat-programme pour le secteur dans son ensemble. A cette époque, les opérateurs du privé craignaient que le Maroc, alors en négociation avec l'Union Européenne, finisse par conclure un nouvel accord avec la communauté européenne. Le premier constat qui fut dressé attestait que le secteur des produits de la mer opère bien en-deçà de ses possibilités et ambitions. Dans un inventaire des opportunités qu'offre le secteur figure sa position géographique qui lui offre une zone exclusive maritime de 1 million de km2 et qui le place à proximité des marchés à fort ratio de consommation. En effet, la consommation annuelle de l'Espagne dépasse 30kg par tête d'habitant, la moitié pour l'Italie, 23,6kg pour le Portugal, 18,9 kg pour la France et 13,9kg pour les Pays-Bas. La bonne présence du Maroc sur ces marchés européens et sur la place nippone où la proportion des produits halieutiques représente presque 15 % du budget alimentaire du citoyen japonais figure en outre parmi les facteurs de compétitivité du pays. S'ajoute à cela la qualité et la diversité des ressources de la mer évaluées à quelque 2 millions de tonnes par an. Dans le même document, les entraves quant à un développement durable et intégré de la filière étaient exposées. En premier plan figure la surexploitation de la réserve halieutique par outre la flotte marocaine, communautaire, russe et japonaise. Le premier objectif était de démontrer que la présence européenne nuit avant tout autre chose aux réserves halieutiques marocaines. En guise solution, les opérateurs nationaux avaient exposé deux scénarii de développement de la filière portant sur la période 2000-2004. Le premier dit neutre où la formule dont le secteur est exploité est maintenue abouti à des effets de catastrophe pour l'ensemble de la filière. Le deuxième est appuyé par les deux fédérations. Il repose sur une hypothèse d'engagement volontariste autant des pouvoirs publics que des opérateurs privés. Il prévoit la consolidation des structures du secteur en l'an 2000, l'augmentation de la production de 30 % en 2001 et le soutien d'un taux de 6 % pour les années qui suivent. Il tablait en outre sur une augmentation de 100 % du chiffre d'affaires à l'exportation.