L'année du Bac compte parmi les évènements les plus importants dans la vie des jeunes. N'est-il pas leur clé d'accès aux études universitaires, leur premier pas vers une formation supérieure et pointue ? La réussite au Baccalauréat, sa mention et sa nature sont tous autant d'indices révélateurs quant au devenir du bachelier. Ceci explique sans doute la pression qui règne sur ce dernier du début et jusqu'à la fin de l'année et l'annonce des résultas. La pression augmente durant les jours de préparation : cours du soir, cours intensifs, révision en groupe, dans les parcs et jardins ou sous les lampadaires , tous les moyens et les lieux sont bons pour préparer l'épreuve, certains même occupent leurs journées à cogiter sur les astuces infaillibles pour tromper la vigilance des enseignants-surveillants et tricher à leur aise ! A l'approche du jour J, la tension se fait plus pressante, quelques symptômes pré-bac apparaissent : migraine, manque d'appétit, mauvaise humeur, nervosité, parfois même fièvre et constipation … le corps donne la réplique au moral. Ce n'est qu'à l'issue de la première journée que la tension baisse un peu, on se met dans le bain et on se donne du courage : plus que deux jours et ce sera la fin du calvaire, pour mieux se motiver, on pense à tout ce qui nous attend à la sortie du Bac : le ciel, les oiseaux et la mer . En attendant, on se concentre sur les épreuves parfois dures parfois très faciles, on se remue les méninges pour en sortir les cours qu'on a appris des nuits et des nuits durant et on essaie de résoudre tant bien que mal le problème de math qu'on a pourtant vu en classe ! Quelques jours plus tard le bac n'est plus qu'un lointain souvenir, les malchanceux qui n'ont pas pu l'avoir se lamentent sur leur sort tandis que les autres se réjouissent de leurs vacances d'été bien méritées. En apparence, fiesta et siesta semblent être les seules préoccupations de nos heureux bacheliers, à vrai dire le vrai casse-tête ne fait que commencer, si le bac est une étape difficile à franchir, l'après bac n'est pas toujours une partie de plaisir. En effet, bac en poche, nos ex-lycéens commencent leur quête des établissements d'études supérieurs, et dans leur tête c'est la valse des questions et des incertitudes favorisées par un manque d'information et d'orientation. En l'absence de cellules compétentes, l'élève devra trouver sa voie seul comme un grand, n'est-il pas maintenant bachelier ? Commencent alors les tournées des salons et forums pour étudiants, les aller-retour répétés aux ministères de l'éducation nationale, les files d'attente aux consulats et ambassades de France, du Canada, des USA, d'Espagne ou encore de Tunisie, les heures passées à naviguer sur la toile, les tuyaux des «anciens» étudiants… Au fur et à mesure qu'il avance dans ses recherches, le bachelier se heurte au dilemme du choix : que faire ? que choisir ? médecine ou commerce ? université publique ou école privée ? rester ou partir? À cela s'ajoute le problème du financement des études, du logement, mais aussi, et c'est le plus important, les débouchés : la demande au niveau du marché de l'emploi est un facteur décisif dans le choix des études. Certes il y'a un taux non dérisoire de diplômés chômeurs, mais toujours est-il que certains d'entre eux trouvent preneur plus que d'autres notamment ceux qui ont opté pour les filières scientifiques et techniques. Ceux qui ont fait leurs études à l'étranger trouvent rarement un problème au niveau du travail leur diplômes étant mieux valorisés que les nôtres, c'est ce qui explique sans doute pourquoi nos établissements sont désertés en faveur de leurs homologues étrangers pour la majorité français et canadiens. Après avoir étudié toutes les possibilités, fait le tour des établissements, récolté le maximum de renseignements, envisagé le mode de financement en cas de départ à l'étranger, notre jeune est enfin décidé et là encore, il n'est pas au bout de ses peines : qu'il parte ou qu'il reste, ce sera bientôt la course aux formulaires administratives, et vu la lenteur de nos administrations, qui s'éternisent. Qui a dit que les jeunes étaient sans souci ?? • Fatim-Zohra Hamil