Yasser Arafat traverse depuis l'arrivée au pouvoir d'Ariel Sharon en Israël, en mars 2001, l'une de ses épreuves les plus difficiles de sa carrière. « (...) La paix requiert une direction palestinienne nouvelle et différente, pour qu'un Etat palestinien puisse naître. J'appelle les Palestiniens à élire de nouveaux dirigeants, des dirigeants qui ne soient pas compromis dans le terrorisme ». Cet extrait du discours de George Bush est une allusion claire et sans équivoque au départ du président Yasser Arafat, qu'il a pris le soin de ne pas nommer. M. Arafat qui, pour sa part, a qualifié d' «important» le discours du président américain, en particulier parce que ce dernier a mentionné la création d'un Etat palestinien, a néanmoins répliqué qu'il incombe aux «Palestiniens seuls» de choisir leurs dirigeants. Reclus dans son QG assiégé par l'armée d'occupation israélienne, le président de l'Autorité palestinienne, qui aura 73 ans en août, a par ailleurs, approuvé le principe d'élections présidentielle et législatives en janvier 2003 et d'élections locales en mars 2003 dans les territoires. Depuis décembre 2001, il a vu l'Autorité palestinienne lentement paralysée et vidée de sa substance par les opérations successives de l'armée israélienne dans les territoires. Et les faibles protestations de la communauté internationale ne semblent pas pouvoir y changer grand-chose. Car Arafat est cerné autant politiquement que militairement. Sur le terrain, quatre policiers palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens, dans la nuit de lundi à mardi, lors d'une incursion de l'armée israélienne à Al-Khalil (Hébron, en Cisjordanie). Les victimes, les, membres des services de renseignement palestiniens , ainsi qu'un officier de sécurité, se trouvaient dans le complexe du gouvernorat, où se trouve le bureau local d'Arafat, lorsque des militaires israéliens ont ouvert le feu. Plus d'une centaine de policiers palestiniens qui se trouvaient dans ce complexe accueillant également les services de sécurité, ont été arrêtés par l'armée israélienne. Plusieurs dizaines de chars et de véhicules blindés israéliens ont pénétré à Al-Khalil et y ont imposé le couvre-feu. Une autre colonne de blindés israéliens est entrée dans la localité voisine de Dura. Peu auparavant, une dizaine de chars et de véhicules blindés israéliens avaient pénétré à Jalaya, au nord de Ramallah. Les militaires israéliens ont ensuite imposé le couvre-feu sur la localité et procédé à des perquisitions. L'armée avait réoccupé les villes palestiniennes de Cisjordanie, assiégeant de nouveau le QG de Yasser Arafat. Une semaine après son offensive «Voie ferme» lancée après en représailles aux attentats suicide à Al-Qods, l'armée occupait partiellement ou totalement dès lundi six des huit grandes villes autonomes de Cisjordanie : Ramallah, Jénine, Kalkiliya, Naplouse et Tulkarem (nord), ainsi que Beit Lahm (sud). Elle a aussi liquidé deux responsables du Hamas et quatre autres Palestiniens dans un raid d'hélicoptère à Ghaza. Des dizaines de chars et véhicules blindés ont pénétré à Ramallah et ont interdit complètement les accès au QG de M. Arafat. La durée de la réoccupation des villes de Cisjordanie n'a pas été dévoilée, mais Gideon Saar, le secrétaire général du gouvernement israélien, a estimé que l'armée pourrait rester dans les territoires jusqu'à la fin de la construction d'une clôture de sécurité avec la Cisjordanie, entamée le 16 juin. tiniens.