La masse salariale a été l'un des points sur lesquels le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a insisté dans la note de cadrage du futur projet de loi de finances pour l'année 2016. Ce document tout récemment adressé aux ministres et aux organismes publics entend faire bénéficier les Marocains des richesses de leur pays, tel recommandé dans le discours royal prononcé à l'occasion de la fête du Trône, et ceci en prônant… l'austérité. Détails. En des termes on ne peut plus clairs, le chef du gouvernement a appelé à une meilleur maîtrise des salaires. Fait qui se concrétisera à travers «la prise des mesures nécessaires, à partir de cette année, en collaboration avec les services du ministère de l'économie et des finances», lit-on peut dans ces directives. Ainsi, les organismes publics et ministères devront couper avec l'approche classique qui s'appuie sur des estimations approximatives des dépenses engagées dans les salaires des fonctionnaires. Ils devront non seulement fournir des données précises de ces dépenses mais également limiter leurs propositions de salaires au strict minimum «à même d'assurer une bonne continuité des services proposés au citoyen», précise la note. Via ces mesures, le gouvernement ambitionne de mettre en œuvre les dispositifs de la nouvelle loi organique des finances et donc aboutir à un respect, à partir de 2017, des plafonds prévus dans le budget consacré à la masse salariale. Parallèlement à ces indications, et pour combler les déficits dont pourrait éventuellement souffrir l'un des secteurs ou l'un des départements rattachés aux ministères et organismes publics, Benkirane prône le redéploiement des ressources humaines de façon efficace en fonction du besoin. Concrètement, cela voudrait dire en d'autres termes plus de mobilité et moins de recrutements dans le public. Si toutefois les directives laissent entendre une certaine austérité et annoncent une gestion plus stricte des budgets consacrés aux masses salariales, tel n'est pas le cas pour le secteur privé. En effet, une série de recommandations a été émise de manière à encourager davantage les investissements et augmenter leur impact sur le terrain. Le gouvernement donnera ainsi la priorité aux programmes et projets d'investissements, qui soient aussi bien étudiés que générateurs d'emploi. Ceci tout en leur apportant l'appui nécessaire. Ces projets, tel expliqué, permettront de créer un équilibre sectoriel et régional à même d'améliorer la qualité de vie des citoyens. La diversification des marchés et le soutien des entreprises exportatrices à travers le renforcement des mesures visant à faire profiter davantage le Royaume des accords de libre-échange conclus précisément avec l'Union européenne, les Etats-Unis ainsi qu'avec des économies émergentes sont également prévus dans le projet de loi de finances 2016. Dans ce sens, le projet de loi de finances 2016 devrait consacrer une place de choix à la consolidation des bases d'un développement économique équilibré susceptible de soutenir la demande et encourager l'offre à travers la stimulation de l'industrialisation, la promotion de l'investissement privé et le soutien de l'entreprise. Un processus préalablement entamé, et qui aurait contribué au fait que l'économie nationale penche à réaliser en 2015 un taux de croissance estimé à 5% au lieu de 4,4% initialement prévu. Cette hausse est essentiellement adossée à l'amélioration des secteurs agricole et industriel. Pour rappel, si le Maroc connaît aujourd'hui un allègement du déficit commercial à hauteur 24% arrêté fin juin, ceci est en partie assuré grâce au recul de la facture énergétique et la hausse des exportations du phosphate et dérivés ainsi que celles du secteur automobile.