Certains d'entre vous se souviennent sûrement de ce scooter disponible en bleu, rouge, mais aussi en noir et en blanc. Il s'agit du Honda Lead qui fut le must-have de la seconde moitié des années 1980 et de la première moitié des années 1990. Cher à l'époque par rapport à une mobylette, ce n'était pas la monture de monsieur Tout-le-monde. Et seules les castes les plus branchées pouvaient se targuer d'en posséder. Au Maroc, les envieux s'écriaient «Haj Tallal», dès qu'un bienheureux (ou une bienheureuse) l'enfourchait. Une légende urbaine à Casablanca racontait en effet qu'un Haj aux mœurs bien douteuses offrait des Honda Lead contre des prestations délivrées en nature! Mais une telle légende urbaine, malgré sa salacité, n'arrivera jamais à ternir l'image d'un scooter de légende. 1983, début de la saga La commercialisation dans le monde du Honda Lead (appelé également Honda NH Series) a débuté réellement en 1983. Le scooter ne sera pourtant disponible au Maroc qu'à partir de 1986, et en version 50 cc et 80 cc uniquement. Dans d'autres pays, circulaient des versions beaucoup plus puissantes (90, 100 et 125 cc). Les modèles contenaient tous des moteurs deux temps refroidis par air. Ils étaient équipés d'un starter électrique avec clé de démarrage et d'un kick start. Le must était la jauge de carburant avec témoin qui, une fois le réservoir d'une capacité de 4,1 litres vide, s'allumait un peu comme pour une voiture. Idem pour les clignotants à l'avant et à l'arrière qui donnaient l'impression d'être au volant. Poids plume Le Lead 50 cc était équipé d'une simple fourche à suspension télescopique à l'avant, tandis que les modèles plus puissants étaient pourvus de suspensions plus sophistiquées. Sur toutes les versions, on retrouvait des freins à tambours à l'arrière et à l'avant. La transmission sur le moteur se faisait par le biais d'une courroie (et non d'une chaîne comme sur une mobylette), ce qui rendait le scooter à la fois particulièrement nerveux et onctueux à la conduite. Tous pleins faits, le scooter restait léger affichant à la balance près de 82 kilogrammes. La lubrification de l'unique cylindre que contenait la motorisation se faisait avec de l'huile à 4 temps 10w-40. Le carter d'huile engloutissait l'équivalent de 1,2 litre de lubrifiant. Appelez-moi Lead, et plus encore ! Le Honda Lead ne s'appelait pas Lead partout! Il portait le nom d'Aero aux Etats-Unis, de Kinetic en Inde, tandis qu'au Canada il s'appelait Mascot. Bien évidemment, ces versions sont cosmétiquement et techniquement différentes et adaptées aux pays, à l'instar du Honda Vision, qui est en vérité une variante du Lead à l'esthétique complètement revue. De plus, dans les années 1980, les normes américaines imposaient par exemple à toute motorisation de plus de 50 cc d'être obligatoirement une motorisation à 4 temps. Sans parler des législations sur l'éclairage, qui faisaient que les phares étaient différents au niveau des modèles destinés à être commercialisés sur le continent américain. Quand Peugeot s'y met aussi… Monstre de fiabilité, il n'est pas rare d'en croiser encore dans nos rues aujourd'hui. Durant les années 1980, Honda avait étendu ses investissements hors Japon. La compagnie nippone achètera alors des parts importantes du français Peugeot Motorcycles et de l'indien Kinetic Motor Company. Tous ces joints-ventures impacteront la forme des scooters dits NH Series et dont le Honda Lead a toujours servi de référence de base, aussi bien pour le design que pour les ajustements techniques. Ainsi, Peugeot commencera à produire ses fameux scooters SC 50, SC 50 L, SC 80 L et SX 80 L, en les équipant des mêmes motorisations que celles qui se trouvent sur les Honda Lead. Aujourd'hui Honda revient avec des versions modernes de Lead et avec des motorisations révolutionnaires disponibles en 100 cc, 110 cc et 125 cc.