Le premier ministre Raffarin a plaidé lundi pour une UMP « airbag des coups durs » à l'image du nouveau gouvernement qu'il a composé. Plus que d'un changement, c'est d'un renforcement dont a fait l'objet lundi le nouveau gouvernement Raffarin. Sans toucher aux postes clés élaborés le 7 mai, le premier ministre a ajouté douze membres - tous des novices - et beaucoup de chiraquiens. « C'est un gouvernement de compétences et d'esprit d'ouverture », a expliqué lundi Jean-Pierre Raffarin, même si, sur un total de 39 membres, 32 n'ont jamais exercé de fonctions ministérielles. Parmi eux, il y a dix femmes, soit une représentativité de 25 %. Comme prévu, le ministre des Affaires européennes Renaud Donnedieu de Vabres, mis en examen depuis 1998 dans une affaire de blanchiment d'argent au profit de l'ex-Parti républicain, a pour sa part démissionné dès lundi. Il a été remplacé par Noëlle Lenoir, une juriste, proche de la gauche. Dans leur stratégie d'ouverture à la société civile, le président Chirac et son premier ministre ont aussi nommé à la Recherche la spationaute Claudie Haigneré. Hamlaoui Mekachera, président du Conseil national des Français musulmans, devient lui secrétaire d'Etat aux Anciens combattants… et le second représentant de la communauté musulmane du gouvernement. Pour le reste, les fidèles du chef de l'Etat ont été récompensés. Le député RPR de Seine-et-Marne, Christian Jacob, est par exemple nommé ministre délégué à la Famille. Un portefeuille inédit, le secrétariat d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice, est enfin revenu au RPR Pierre Bédier, et ce, dans le cadre du projet de création de centres fermés pour les délinquants. Dans sa lancée, le Premier ministre a plaidé lundi pour que l'UMP devienne une organisation « structurée » qui soit « à la fois un laboratoire d'idées et un airbag des coups durs ». Prêt à encaissé les attaques, le parti de la majorité s'est d'ailleurs doté d'un président provisoire, Alain Juppé, secondé par Jean-Claude Gaudin et Philippe Douste-Blazy. Leur tâche est de diriger l'UMP jusqu'aux assises constituantes d'octobre, au cours desquelles l'Union devrait changer de nom.