Dans son discours adressé vendredi à la nation à l'occasion de la Fête du Trône, le Souverain a notamment souligné la nécessité de consolider les valeurs de notre religion. Sa Majesté le Roi a clairement manifesté sa détermination à «assurer une mise en œuvre optimale de la réforme du champ religieux». Les valeurs de l'Islam généreux et tolérant ont besoin d'être consolidées. La préservation de l'unicité du rite malékite constitue dans ce sens un rempart de taille, capable de bloquer toute tentation à la dérive. Et particulièrement à travers le déploiement d'efforts dans le contexte des portes constamment ouvertes de l'Ijtihad. Cette notion, propre à l'Islam, fait que notre religion demeure en phase avec les exigences du temps et l'évolution de l'humanité. Et le Souverain d'expliquer que l'objectif étant de «prémunir notre jeunesse contre les courants exogènes et destructeurs». Cependant, ce genre de réforme en appelle également un autre. S.M le Roi lie la réforme du champ religieux à celle de la sphère politique qui constitue «un domaine par excellence, de l'expression démocratique des différences d'opinions». Autrement dit, la religion ne doit en aucun cas être instrumentalisée à des fins politiques. Le religieux et le politique doivent être nettement séparés. Les dogmes véhiculés par la religion sont sacrés, et par conséquent, ils doivent rester loin d'une quelconque discorde ou dissension. Ce n'est qu'au niveau de la personne du Roi, en sa qualité de Commandeur des croyants, que la religion se joint à la politique sous la Monarchie constitutionnelle. Une mission sacrée que dont le Souverain est chargé d'accomplir, et de ce fait, S.M le Roi est appelé à veiller à ce que l'exercice de la politique se fasse au sein des instances, des institutions et des espaces qui lui sont propres. Ce qui ne signifie guère un gel des activités religieuses. Le Souverain s'assurera également que les questions religieuses soient traitées au sein des Conseils des ouléma et des autres instances habilitées, et que les actes de dévotion se déroulent dans les mosquées et les autres lieux de culte appropriés, dans le plein respect de la liberté du culte, dont le Commandeur des croyants est le garant. Quant à la culture, dans son acception civilisationnelle, le Souverain la prend en considération en faisant d'elle l'un des fondements essentiels de sa vision stratégique qui tend à doter le Maroc d'un projet culturel constructif. Une vision qui veut prospérer dans un climat de liberté, propice à la création, à l'innovation, à la diversité et à l'interaction positive entre les cultures, aux plans régional, national et universel. La détermination du Souverain à réformer le champ religieux est on ne peut plus claire, il reste aux autres intervenants concernés (politiques, ouléma…) d'assumer leurs parts des responsabilités pour que les efforts déployés aboutissent.