En dérogeant, et de belle manière, lors du discours du Trône de cette année à la tradition du bilan, S.M le Roi Mohammed VI a projeté l'action publique dans l'avenir. Pour les cinq ans à venir, la feuille de route est réglée. N'en déplaise à ceux et celles qui ne la voient jamais, souvent pour des raisons étriquées, la visibilité est là. En dérogeant, et de belle manière, lors du discours du Trône de cette année à la tradition du bilan, S.M le Roi Mohammed VI a projeté l'action publique dans l'avenir. Pour les cinq ans à venir, la feuille de route est réglée. N'en déplaise à ceux et celles qui ne la voient jamais, souvent pour des raisons étriquées, la visibilité est là. Dire que depuis l'accession du Souverain à la charge suprême, le Maroc a changé est un constat qui a perdu désormais toute pertinence. Il est devenu plus que banal de prendre acte de cette évolution, tellement notre pays a quitté les rives du changement pour naviguer au large, en mettant le cap sur la transformation. La transition démocratique a besoin d'être consolidée et immunisée pour aboutir à une vraie transformation sociale. Les outils de ce processus ont besoin d'une mise à niveau sévère et douloureuse de notre champ politique. Et le Souverain n'a pas caché ses exigences dans ce domaine, où le retard accumulé met en danger l'ensemble des processus en cours. La transition démocratique est un moteur, et il faut qu'il tourne à plein régime. L'élite politique partisane, qui a commenté avec beaucoup d'enthousiasme le discours du Trône, veut nous laisser croire que le chef de l'Etat partage avec elle la même analyse. C'est faux. Il faut que notre personnel politique fasse son autocritique et sa mue et admette qu'il est devenu, par ses déviances, un obstacle -stigmatisé dans le discours royal-, à la transformation du pays. Aussi fragile que la transition démocratique, la mise à niveau économique a besoin d'être encadrée par des valeurs, des principes et une éthique solides. La logorrhée libérale qui nous est servie veut faire l'impasse sur les nécessités morales de la mondialisation et du libre-échange. L'intérêt général du pays ne se recoupe parfaitement avec les intérêts légitimes des opérateurs économiques que si ces derniers ont un sens civique et patriotique élevé. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. L'affairisme irresponsable est la réplique exacte du nihilisme en politique. L'un et l'autre aboutissent au chaos social. Autant la transformation démocratique dans notre pays est encadrée par des postures, des discours et des actions dont nous connaissons les modèles universellement admis, autant notre transformation économique tâtonne entre le clientélisme du passé et le clanisme corporatiste du présent, fondés sur une supposée convergence entre la société dite civile la plus stérile et le monde organisé des affaires à la valeur ajoutée la plus faible. Pour les cinq ans à venir, le Maroc a besoin de véritables hommes d'Etat pour faire vivre son projet. Il a aussi besoin d'authentiques capitaines d'industrie, de véritables entrepreneurs et de cadres de valeur. Or, aujourd'hui le terrain reste encombré par une pseudo élite complètement égo-centrée, obnubilée uniquement par son destin personnel. Cela n'aurait pas été si grave si ce destin arrivait parfois à s'identifier à quelque chose qui s'appelle l'intérêt national. Aujourd'hui, S.M le Roi Mohammed VI a défini un projet qui est aussi le nôtre. Il nous appartient, désormais, de le faire vivre dans la liberté que nous confère la démocratie et l'Etat de droit et la responsabilité que nous impose l'avenir de notre pays.