C'est de l'argent jeté par la fenêtre. C'est le moins que l'on puisse dire au sujet de l'enveloppe accordée par le CNOM à cette discipline. Destinée aux Jeux Olympiques d'Athènes, cette manne a été utilisée par la FRMT pour régler certaines de ses dettes. Décidément, la petite balle jaune nationale n'arrête pas de faire parler d'elle. Après la montée au créneau des membres du bureau fédéral, à plusieurs reprises, pour dénoncer la mauvaise gestion du tennis, c'est autour, cette fois-ci, du numéro un national, Younès El Aynaoui, de sortir de son mutisme. Selon une source proche de la Fédération royale marocaine de tennis, qui a voulu garder l'anonymat, l'ex-numéro un mondial aurait appelé le président de la FRMT, Mohamed M'jid, en personne pour lui demander des explications sur l'enveloppe allouée par la Primature et le CNOM à la délégation de tennis qui effectuera le voyage pour Athènes. Car, selon la même source, la dotation, de presque un million de DH, aurait été utilisée par le président pour régler certains arriérés de la fédération. Chose qu'El Aynaoui, très informé sur ce qui se passe au sein de la FRMT, n'a pas appréciée du tout. La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Une nouvelle crise, donc, qui vient s'ajouter aux autres et qui intervient à quelques jours seulement du début des Jeux Olympiques d'Athènes, où le tennis marocain sera représenté par Younès El Aynaoui et Hicham Arazi. Toujours selon la même source, le président a pris cette décision alors que les deux tennismen n'ont pas encore touché leurs primes de la dernière rencontre Maroc-Argentine, comptant pour les éliminatoires de la Coupe Davis et qui s'est déroulée au mois de février dernier à Agadir. Ce que l'on dit à propos de M'jid c'est qu'il prend des décisions sans concertation avec les membres du bureau fédéral. Contesté, M'jid l'est aussi sur le plan de la gestion des finances de la FRMT. Selon un ex-membre du bureau fédéral, quelques jours après la fin du GP, le trésorier de la FRMT, qui envisage de rendre son tablier, a bouclé les comptes du tournoi sans l'aval du bureau fédéral et du directeur du tournoi de l'époque, Khalid Outaleb. Ce qui a fait ajouter l'huile au feu c'est le règlement des honoraires de la société de communication, soit plus d'un million de DH. Déficitaire de quelque trois millions de DH, cela fait longtemps que la trésorerie de la FRMT racle au fond des caisses. À croire quelques membres fédéraux, le président de la fédération ne veut pas convoquer une assemblée générale parce qu'il sait qu'il a des comptes à rendre. «Cela fait deux ans que l'on vit dans l'anarchie totale. Il n'y a aucune gestion saine des finances de la fédération. C'est pour cela que la Fédération de tennis ne veut pas convoquer une assemblée parce qu'elle sait très bien qu'elle doit rendre des comptes», a expliqué notre interlocuteur. Depuis la dernière réunion de la FRMT, le Maroc a abrité plusieurs événements tennistiques : éliminatoires de la Coupe Davis, en plus de l'assemblée générale de la Fédération internationale de tennis à Marrakech. «Cela nous a coûté de l'argent fou», a ajouté ce dernier. Et ce n'est pas tout. Le Maroc affrontera, au mois de septembre prochain, l'équipe d'Australie, rencontre comptant pour les matchs barrages de la Coupe Davis. Encore un autre budget.