Voilà en substance ce qu'a annoncé le top management de la filiale marocaine du géant cimentier Italcementi Group, lors d'une rencontre avec la presse et les analystes financiers tenue, mercredi 8 avril, à Casablanca. «Les ventes en volume de Ciments du Maroc et de sa filiale Indusaha ont enregistré un retrait de 5,1%, dans un contexte de marché en retrait de 5,4% marqué par les fortes intempéries qui ont touché le Royaume au 4ème trimestre. De même, l'activité matériaux a connu un recul de ses volumes par rapport à 2013, de respectivement 26,6% pour le béton prêt à l'emploi et de 28,8% pour les granulats», a annoncé Mario Domenico Bracci, directeur général de Ciments du Maroc. 2014 : Une année mitigée… C'est ainsi que le chiffre d'affaires opérationnel de Ciments du Maroc s'est établi à 3,439 milliards de dirhams, en baisse de 5,1% par rapport à 2013. «L'excédent brut d'exploitation s'établit en recul de 7,9%, à 1,486 milliard de dirhams. En ce sens, il faut noter que l'efficience opérationnelle, notamment l'utilisation de combustibles de substitution, nous a permis de compenser partiellement l'effet négatif de la diminution des volumes vendus», a relevé, pour sa part, Mohamed Chaïbi, président du conseil d'administration. Et de poursuivre : «le résultat d'exploitation enregistre en conséquence un recul de 9,3%, à 1,024 milliard de dirhams». Par ailleurs, pour ce qui est du résultat net de l'exercice 2014, Omar Abarro, directeur général délégué matériaux et développement de Ciments du Maroc, a annoncé qu'il s'établit à 813 millions de dirhams. Pour lui, «en l'absence de provision supplémentaire pour dépréciation des titres de la société égyptienne Suez Cement Company, il reste en ligne avec celui de l'exercice 2013, qui comparativement avait enregistré une dotation de 102 millions de dirhams sur ce poste». C'est ainsi que la capacité d'autofinancement de Ciments du Maroc s'établit à 1,284 milliard de dirhams marquant un recul de 5,2% par rapport à 2013. Des projets pour 2015… En matière de perspectives, les investissements se sont poursuivis pour l'opérateur cimentier avec la construction du centre de broyage de Jorf Lasfar, dont la mise en service a été réalisée au 2ème semestre 2014. Aussi, dans le Nord, les projets de cimenterie et d'un centre de broyage à Tanger poursuivent leur développement. Parallèlement, une nouvelle stratégie de distribution a été lancée, qui permettra de développer dès cette année des terminaux commerciaux sous la marque «i.nova». Ciments du Maroc pilotera l'Afrique Cependant la grande annonce de la conférence a sans nul doute été le grand projet d'extension en Afrique lancé par Ciments du Maroc. Il est vrai que la société-mère, Italcementi Group, dispose déjà de filiales en Afrique, mais la nouveauté est que les prochains développements du groupe passeront par Ciments du Maroc. Ce dernier créera avec ses partenaires et actionnaires de référence que sont la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites (CIMR) une filiale commune avec un statut Casablanca Finance City (CFC) pour gérer cette nouvelle activité. Les premières cibles sont déjà arrêtées. Il s'agit de la Guinée où un centre de broyage de 500.000 tonnes sera installé, alors que le Burkina Faso est actuellement à l'étude. «D'autres cibles seront annoncées avant la fin de l'année. Notre objectif à terme est de couvrir toute la côte ouest de l'Afrique et nous souhaitons avoir un centre de production ou de commercialisation tous les 500 ou 600 km sur cette zone», a annoncé M. Bracci.