S.M. le Roi ne participera pas au sommet de l'UMA prévu à Alger les 21 et 22 juin. Le Maroc déplore l'attitude surprenante de nos voisins. Les responsables algériens préfèrent crier au chantage. Sa majesté le Roi Mohammed VI ne participera pas au sommet de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) prévu à Alger les 21 et 22 juin. Le Premier ministre Abderrahmane Youssoufi a confirmé, vendredi, cette information dans une interview publiée par plusieurs quotidiens tunisiens, en marge de sa présidence à Tunis des travaux de la haute commission mixte maroco-tunisienne. Evoquant l'absence du souverain au prochain sommet de l'UMA, M. Youssoufi a déploré «l'attitude surprenante adoptée ces dernières semaines» par nos voisins algériens. «Il est naturel que l'Algérie respecte notre intégrité territoriale, comme nous l'avons fait avec ce pays frère, alors qu'il était sous domination coloniale française», a dit le Premier ministre dans ses déclarations à la presse tunisienne. Le sommet de l'UMA des 21 et 22 juin, présentée par le président algérien Abdelaziz Bouteflika comme «le sommet de la relance maghrébine», devait consacrer la première rencontre des chefs d'Etat des 5 pays membres de l'UMA, depuis 1994. Depuis 1995, le différend opposant Rabat et Alger au sujet de la question de l'intégrité territoriale du Royaume gèle les activités de l'UMA, mise en place à Marrakech en 1988. La diplomatie algérienne n'a pas manqué de monter au créneau pour dénoncer cette décision tout à fait légitime du Maroc. Les responsables algériens qui continuent à apporter un soutien financier et militaire aux séparatistes du polisario et cautionnent les graves atteintes aux droits de l'homme, perpétrées dans les camps de Tindouf en territoire algérien, contre des prisonniers marocains détenus depuis plus de 20 ans, sont allés jusqu'à crier au chantage. «Le soutien de l'Algérie au peuple sahraoui est antérieur à l'idée de la construction de l'ensemble maghrébin», soutient-on à Alger, qualifiant la position marocaine, qui exige un retrait de l'Algérie de cette question pour jeter des bases saines de l'UMA, comme une tentative de «matérialiser des visées expansionnistes dans la région». En guise de «visées expansionnistes», la «solution» de partition du Sahara marocain soufflée par le président algérien à James Baker, représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, et contenu dans le rapport de M. Kofi Annan au conseil de sécurité de l'ONU, est une illustration, on ne peut plus claire, des intentions et véritables mobiles d'Alger. Il est facile aujourd'hui, pour les responsables algériens, d'accuser le Maroc de vouloir faire du «chantage» et d'estimer que ce qu'ils ont qualifié de «conflit maroco-sahraoui» ne «justifie en rien» la non-participation du souverain, alors que la logique élémentaire et le bon sens politique basique et un soupçon de pudeur, supposaient de nos voisins algériens qu'ils mettent du bémol sur leurs manœuvres qui visent le sahara marocain. Ne serait-ce que pour donner ses pleines chances à ce qu'ils se plaisent à qualifier de «sommet de la relance maghrébine».