Si les résultats de Mercedes ont été amputés par les grèves dans le secteur de la métallurgie, son concurrent direct BMW a tiré son épingle du jeu grâce au succès du nouveau modèle Mini. Les ventes de voitures Mercedes ont diminué de 6% le mois dernier sur un an, notamment à cause des grèves dans la métallurgie, alors que celles de BMW ont progressé de 16,4% à 93.982 véhicules, grâce en partie au nouveau modèle Mini. Sur les cinq premiers mois de l'année, les ventes de BMW ont augmenté de 5% par rapport à la même période l'an dernier, avant le lancement il y a un mois de la Mini, reproduction d'une célèbre voiture des années soixante. En incluant ce modèle fabriqué outre-Manche, les ventes ont monté de 18,7%. Les ventes de la Mini depuis son lancement en Grande-Bretagne dépassent maintenant 75.000 voitures, une bonne surprise puisque BMW semblait avoir pris un risque en proposant une voiture de qualité à un prix plus bas que sa gamme ordinaire. Quelque 97.800 voitures Mercedes ont été vendues le mois dernier, pour un total de 463.000 depuis le début de l'année, en repli de 1% par rapport aux cinq premiers mois de 2001. La production a été amputée de 10.000 voitures par les grèves salariales du mois passé ainsi que par la médiocrité des ventes de la nouvelle classe-E aux Etats-Unis. Ces grèves ont touché les établissements du Bade-Wurtemberg, Land où se situe la maison-mère DaimlerChrysler alors qu'elle n'ont pas affecté le bavarois BMW. Pour l'analyste Michael Raab (Sal. Oppenheim), « c'est la pire chose qui puisse arriver à un constructeur, une grève durant la phase préliminaire du lancement d'un nouveau modèle ». Il anticipe une hausse de 1% des ventes de Mercedes sur l'année et de 12% de celles de BMW, grâce à la Mini. Constructeur automobile le plus rentable au monde après Porsche, BMW estime que sa stratégie ciblée sur le luxe lui a permis d'accroître son bénéfice et ses ventes, alors que ses concurrents qui s'adressent au grand public ont plus de difficultés. En revanche, tout signe de baisse des ventes de Mercedes, «poule aux œufs d'or» de Daimler Chrysler depuis plusieurs années, risque d'inquiéter le siège de Stuttgart où l'on sort à peine des pertes de la filiale américaine Chrysler et des grands efforts déployés pour son redressement.