Vivendi Universel a engagé une action en justice contre le monde à qui il réclame un million d'euros de dommages et intérêts pour avoir écrit qu'il était proche de la cessation de paiement à la fin de l'année 2001. Le groupe diversifié, présidé par Jean-marie Messier a assigné le quotidien devant un tribunal civil de Paris pour diffamation. Outre les pénalités financières, il réclame la publication du futur jugement dans la presse. Personne n'est au courant des délais nécessaires à l'examen de ce dossier. Vivendi Universal s'est refusé à tout commentaire. Dans un article intitulé «veillée d'armes autour de Vivendi Universel», publié le 15 mai, Le Monde assurait que le groupe aurait «affronté, à la fin 2001, une grave crise de trésorerie, frôlant la cessation de paiement». L'information avait été catégoriquement démentie par le groupe. Mais le journal continue de s'intéresser aux activités de Vivendi. «Le Monde» a publié un article intitulé : «Rupert Murdoch domine la télévision payante en Europe», mis à jour le 11.06.2002 à 12h56, signé par Marc Roche et paru dans l'édition du 12.06.02. Ledit article s'étanche minutieusement sur les détails. En voici quelques extraits : «La vente au magnat australo-américain, pour 1,5 milliard d'euros, de Telepiù, le «Canal+ italien», résout une partie des problèmes financiers du groupe Vivendi Universal. Mais ce désendettement signe la fin des ambitions internationales du groupe dans l'audiovisuel. Avec le rachat des opérations par satellite de Vivendi en Italie, le magnat américano-australien des médias, Rupert Murdoch, s'installe solidement en Europe continentale. (…) La photo officielle de la séance de signature, le 8 juin, par Rupert Murdoch et Eric Licoys, bras droit du P-DG de Vivendi Universal Jean-Marie Messier, du protocole d'accord pour l'acquisition de Telepiù par un groupe d'investisseurs dirigé par News Corp, est à bien des égards révélatrice. Au côté du Français au sourire de circonstance, visiblement crispé, le patron du conglomérat tentaculaire irradie de plaisir». Et le journal de poursuivre «Après l'échec, en novembre 2001, de l'acquisition de DirecTV aux Etats-Unis, le président-fondateur de News Corporation entend désormais concentrer ses investissements sur les marchés de la télé payante en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Irlande. Certes, sur le papier, il ne contrôlera qu'une partie du nouvel ensemble né de la fusion de Telepiù avec ses propres opérations regroupées dans Stream. Reste qu'en pratique, Rupert le conquérant met bien la main sur le secteur de la télévision à péage dans la péninsule. Quels que soient ses partenaires, il ne fait guère de doute que l'imprévisible entrepreneur dominera le futur attelage. Celui-ci recherchera de nouveaux partenaires car Telecom Italia, qui détient 50% de Stream, devrait ramener sa participation à 20% du nouvel ensemble. (…). En Grande-Bretagne, enfin, le retrait en douceur de Vivendi du bouquet satellitaire britannique BSkyB d'ici à octobre 2002 lui permet de reprendre les rênes. En quasi-monopole outre-Manche depuis la faillite d'ITV Digital, cette société, dont Murdoch est actionnaire à 40%, est amenée à dégager bientôt des profits substantiels». Un dossier qui risque de prendre de l'ampleur, car si le mastodonte des médias met le paquet côté justice, le « grand» journal n'est visiblement pas prêt à tendre la joue. Affaire à suivre.