Dimanche, l'Inde a exclu l'idée d'un dialogue direct avec le Pakistan en marge de la Conférence sur la sécurité régionale en Asie, à Almaty. Toutes les hypothèses restent cependant possibles. «Il n'y aura aucun entretien ni contacts secrets à quelque niveau que ce soit », a répété dimanche l'ambassadeur de l'Inde au Kazakhstan, Vidya Sagar Verma, avant même l'ouverture de la CICA (Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie). «L'Inde a dit au monde que tant que le Pakistan n'aura pas éradiqué le terrorisme et ne cessera pas de le soutenir, il ne peut y avoir aucune négociation», a-t-il encore déclaré, peu avant l'arrivée du Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee à Almaty. Celui-ci a d'ailleurs aussi déclaré aux journalistes dans l'avion qui le conduisait dans la capitale économique du Kazakhstan qu'il n'y avait « pas de projets » de discussions avec son homologue pakistanais Pervez Musharraf. Le général ne désespère toutefois pas. « Nous allons à Almaty et espérons que nous y parviendrons à des résultats positifs dans le règlement de ce problème », a-t-il affirmé dimanche. Si les déclarations des responsables indiens ont refroidi les espoirs d'un progrès à la conférence, elles ne les ont en effet pas anéanti. Les dirigeants indiens pourraient en effet encore changer d'avis, comme cela avait été le cas en janvier dernier, sous la pression internationale. Alors que la tension était vive à la suite d'un attentat contre le Parlement indien le 13 décembre – attribué par New Delhi à des terroristes soutenus par le Pakistan -, les deux responsables s'étaient retrouvés le 6 janvier à Katmandou (Népal). Là encore, il s'agissait d'un sommet régional, et là non plus il n'était pas question de négociation. Pervez Musharraf et Atal Behari Vajpayee avaient cependant fini par se rencontrer, ce qui avait permis de désamorcer progressivement la crise… Certes éphémère. Le président russe Vladimir Poutine, attendu lundi soir à Almaty, est aujourd'hui chargé d'une médiation entre les deux Etats alors que leurs troupes respectives restent en état d'alerte au Cachemire.