L'agriculture marocaine ne semble plus se limiter au modèle français, l'expérience des Etats-Unis est une nouvelle source d'inspiration pour le plan Maroc Vert. Le pays de l'oncle Sam a accueilli, en juin dernier, cinq responsables du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime qui ont bénéficié d'une formation de deux semaines à l'université du Minnesota. D'après Jaouad Bahaji, directeur de l'enseignement, de la formation et de la recherche au ministère, ce programme est un bon exemple du partenariat Maroc-Etats-Unis «Le nombre de candidats était réduit mais le programme aura un grand impact sur le travail du ministère. Il a permis aux participants de développer leurs compétences managériales, de faire avancer leurs carrières et d'avoir une vision plus claire de ce que nous attendons de l'agriculture marocaine», a-t-il déclaré. Ce cycle de formation s'inscrit dans le Cochran Fellowship Program, un programme de formation dans le domaine agricole initié par le département américain de l'agriculture (USDA) depuis 1984. Le Cochran Fellowship Program est destiné aux pays à revenu intermédiaire et aux marchés émergents, avec l'objectif d'aider ces pays à assurer leur sécurité alimentaire mais également de renforcer leurs liens de coopération avec les Etats- Unis. Depuis 1999, près de 130 Marocains, issus des divers départements publics liés à l'agriculture mais aussi du secteur privé, ont bénéficié de ces formations. L'édition 2014 de la Conchran Fellowship se caractérise, néanmoins, par le choix des thèmes de formation. «Le choix des thèmes s'est fait après une longue concertation entre les responsables du ministère et des représentants de l'USDA, de sorte que les acquis des participants concordent parfaitement avec les objectifs du Plan Maroc Vert», explique Jaouad Bahaji. Les thèmes abordés étaient également adaptés aux besoins spécifiques en formation de chacun des participants. Ainsi, s'agissant de l'aspect du modèle américain que le Maroc devrait implémenter, chaque bénéficiaire, selon son domaine de spécialisation, est revenu avec une réponse différente. «Tous les agriculteurs américains ont besoin d'agréments pour utiliser des pesticides, chose qui n'existe pas au Maroc et dont on a grandement besoin», explique Noura Kalai Tlamsani, responsable du contrôle et de la surveillance. Pour le responsable du département de la recherche et du développement, Salaheddine Bakkali, il s'agit plutôt de développer le partenariat public/privé. «Contrairement aux Etats-Unis, au Maroc le budget de recherche est essentiellement étatique, nous gagnerions à développer un partenariat plus durable avec le privé». En plus de cours théorique et de séminaires à l'université du Minnesota, les participants ont effectué des visites de terrain et rencontré les experts américains du domaine. Pour Sarah D. Hanson, attachée agricole de l'ambassade des Etats-Unis, ce programme de formation était une réussite. «Les participants ont affiché un enthousiasme exceptionnel. Nous espérons que les personnes qui ont bénéficié de la formation partageront leur expérience après leur retour au Maroc. Ainsi, au lieu d'avoir 5 bénéficiaires, nous en aurons 500», a- t-elle déclaré.