Se mettre à la place de l'autre n'est pas donné à tout le monde. Pour le faire, il faut avoir les prédispositions cognitives et une grande capacité d'écoute. En entreprise, ceux qui font preuve d'empathie ont plus d'aisance à gérer les équipes dans une ambiance sereine. Ils pourront aussi détecter chez les uns et les autres les non-dits et agir en conséquence. Bien entendu, celui qui fait preuve d'empathie doit faire attention pour que sa qualité ne soit pas utilisée contre lui. En clair, il saura remettre les gens à leur place quand il en sentira la nécessité. L'empathie n'étant pas synonyme de gentillesse, elle doit toujours représenter un atout pour dépasser les situations de conflits ou les problèmes relationnels. Etymologiquement, le mot empathie vient du grec ancien «ἐν», dans, à l'intérieur et «πάθoς», souffrance, ce qui est éprouvé. La définition coule de source. C'est une notion désignant la compréhension des sentiments et des émotions d'un autre individu. Les états non émotionnels, comme les croyances, sont aussi pris en compte quand il s'agit d'une personne faisant preuve d'empathie cognitive. Les études sur les relations interindividuelles sont claires à ce sujet. «L'empathie est différente des notions de sympathie, de compassion, d'altruisme ou de contagion émotionnelle qui peuvent en découler». Dès lors, l'empathie fait partie intégrante de l'intelligence émotionnelle. Et le management moderne en fait une priorité désormais. Car il en va de la motivation des troupes et par ricochet de la rentabilité de l'entreprise. En, fait, les premières investigations sur l'intelligence émotionnelle (IE) ont démarré au début des années 1990 avec les travaux de Salovey et Mayer. Selon eux, «l'intelligence émotionnelle est une forme d'intelligence qui suppose la capacité à contrôler ses sentiments et émotions et ceux des autres, à faire la distinction entre eux et à utiliser cette information pour orienter ses pensées et ses gestes». En 1997, ces mêmes chercheurs ont proposé une autre définition de cette intelligence émotionnelle. Cette dernière serait «l'habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu'à réguler les émotions chez soi et chez les autres». Bref, l'empathie est également une forme d'intelligence. Toujours est-il que les personnes qui ont une grande bulle (faisant preuve d'empathie) sont exposées à des flux émotionnels beaucoup plus importants. Leur capacité à prendre sur eux et à extraire les faits des émotions de leurs collaborateurs de telle sorte à aboutir à des solutions fera d'eux d'excellents meneurs d'équipes. Sans cela, l'empathie ne servira à rien.