Réagissant à la campagne d'Amnesty International et de Human Rights Watch faisant état de cas de violations des droits de l'Homme au Maroc, dans le cadre de la lutte antiterroriste, le Premier ministre, Driss Jettou, a admis qu'il existaient des cas d'excès isolés, qui sont traités dans le cadre de la loi. Les cas de violations des droits de l'Homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme que mène le Maroc depuis les attentats du 16 mai 2003 ne cessent de faire couler de l'encre. Au rapport publié le 24 juin dernier à Londres par Amnesty International et faisant état de tortures et de mauvais traitements «systématiques» au centre de détention de Témara, vient s'ajouter la sortie de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Right Watch (HRW). Cette dernière affirme que des détenus auraient subi des mauvais traitements et des tortures tandis que 14 peines de mort auraient été prononcées en relation avec les attentats de Casablanca. Des attentats qui ont, par ailleurs, fait 45 morts, dont la mémoire n'est pas prête d'être effacée. «Le Maroc a subi les affres du terrorisme. En collaboration avec les Etats qui mènent le même combat, nous engageons une lutte sans merci en veillant à le faire avec les seules armes de la loi», a déclaré M.Jettou à la presse à l'issue de la VIème rencontre franco-marocaine des chefs de gouvernement. «Dans le cadre du combat contre le terrorisme, il y a eu plusieurs centaines d'arrestations» d'islamistes. «Je n'ai aucun complexe à dire que nous enregistrons, de temps en temps, des cas, fort heureusement limités, de dépassements et d'excès», a reconnu M. Jettou. «Ces cas, nous les traitons dans le cadre de la loi. Nous procédons régulièrement aux investigations menant aux enquêtes et prenons, dans le cadre de la loi, les mesures appropriées à l'encontre des responsables de ces actes», a-t-il affirmé. En matière de droits de l'Homme, les avancées réalisées par le Maroc depuis le début du règne de Mohammed VI sont incontestables et reconnues par tous. «Pas d'impunité, aucun retour en arrière. Au contraire, confirmation d'un respect strict des droits de l'Homme au Maroc», a insisté Driss Jettou. Human Rights Watch ne voit pas les choses de cet œil. Pour cette organisation, la législation antiterroriste, adoptée par le Parlement marocain peu de temps après le 16 mai 2003, «compromet inutilement les droits de l'Homme les plus fondamentaux». «Cette législation définit les actes de terrorisme d'une manière vague et très étendue et étend la durée de la garde à vue des suspects sans possibilité d'accès à la défense», selon le communiqué, pour le moins accablant, sur le Maroc. Cette réaction est d'autant plus incompréhensible qu'elle émane d'une organisation siégeant au Etats-Unis, pays plus connu maintenant par les multiples formes de violations de droits de l'Homme et l'irrespect total de la dignité humaine qui y sont désormais monnaie courante, avec une Guantanamo Bay qui constitue la plus grande et la plus tristement célèbre zone de non-droits au monde. Des personnes, sans chef d'inculpation précis, y séjournent et y sont torturées et maltraitées sans même avoir été jugées. Mieux encore, la loi antiterroriste au Maroc n'est pas le fruit du génie marocain, mais bien américain. Citant à cet égard des Congressmen américains, le documentaliste et réalisateur, Michael Moore, avance même dans «Farhenheit 9/11» que cette loi a été votée aux Etats-Unis, sans même que les congressistes aient pu y jeter un coup d'œil. Human Rights Watch, serait-elle en train de regarder du mauvais côté de l'Atlantique ?