«Comment se fait-il qu'une frange de notre jeunesse n'arrive pas à réaliser ses aspirations légitimes aux niveaux professionnel, matériel et social ?». La question, posée par SM le Roi Mohammed VI dans un discours à la Nation à l'occasion du 60ème anniversaire de la glorieuse Révolution du Roi et du Peuple, le 30 août 2013, est de plus en plus pressante. Le chemin à parcourir reste long et ardu pour que le secteur de l'éducation et la formation puisse remplir son rôle de locomotive du développement économique et social. Un premier pas dans la réforme de l'école marocaine vient d'être franchi, une année après ce discours historique qui a mis le doigt sur l'origine des multiples défaillances du système éducatif : « (…), il n'est pas raisonnable que tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan, faisant l'impasse sur les plans antérieurs, alors qu'il ne pourra pas exécuter le sien intégralement, au vu de la courte durée de son mandat». Le Souverain est arrivé à la conclusion que «le secteur de l'éducation ne doit pas être enserré dans un cadre politique stricto sensu, pas plus que sa gestion ne doit être l'objet de surenchères ou de rivalités politiciennes». Au mois de juillet dernier, le Souverain a nommé Omar Azziman, président du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, et a présidé, au Palais royal de Casablanca, la cérémonie d'installation des membres de ce Conseil. Il faut dire que la nouvelle Constitution a introduit un grand changement pour le système éducatif au Maroc. L'enseignement fondamental y est cité comme un droit de l'enfant et une obligation de la famille et de l'Etat. La Constitution du 1er juillet a ainsi consacré l'éducation en tant que droit du citoyen et levier du développement humain en harmonie avec les tous changements profonds qu'entame le pays. Elle a ainsi mis l'accent sur une éducation moderne, accessible et de qualité. La qualité est d'ailleurs le mot d'ordre dans toutes les réformes voulues pour ce secteur. C'est dans ce sens que s'inscrit la création du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. L'article n° 168 stipule que le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique constitue une instance consultative chargée d'émettre son avis sur toutes les politiques publiques et sur toutes les questions d'intérêt national concernant l'éducation, la formation et la recherche scientifique, ainsi que sur les objectifs et le fonctionnement des services publics chargés de ces domaines. Il contribue également à l'évaluation des politiques et programmes publics menés dans ces domaines. Conformément aux orientations de S.M le Roi, le Conseil s'attellera donc à l'examen du projet de Rapport d'évaluation de l'application de la Charte nationale de l'éducation et de la formation (2000-2013). Par la suite, des rencontres se tiendront avec les ministres en charge des départements de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, pour examiner et débattre des visions qui sous-tendent les projets de réforme prévus à court et moyen termes. Par ailleurs, le Conseil organisera des rencontres régionales à travers le Royaume, afin de faire connaître et partager l'état des lieux qu'il aura établi et initier un débat avec les différents acteurs éducatifs sur les leviers de changement et les chantiers prioritaires de réforme.