Le Maroc se retrouve tout seul dans la guerre. Celle qu'il livre chaque jour depuis plusieurs mois contre le criquet pèlerin qui a envahi depuis quelques jours les zones du grand sud et est du pays comme Bouarfa, Oujda, Erfoud, Errachidia, Tata et Ouarzazate. Le Maroc se retrouve tout seul dans la guerre. Celle qu'il livre chaque jour depuis plusieurs mois contre le criquet pèlerin qui a envahi depuis quelques jours les zones du grand sud et est du pays comme Bouarfa, Oujda, Erfoud, Errachidia, Tata et Ouarzazate. La menace, qui vient de prendre un tour très inquiétant, est réelle pour les récoltes notamment dans la région d'Agadir. Le Maroc donc subit à son corps défendant les négligences engendrées souvent par manque de moyens financiers et logistiques des pays subsahariens d'où naissent et partent des flux inépuisables et impressionnants des acridiens. Depuis le début de l'invasion, le Royaume s'est mobilisé, à travers le Poste central de la lutte anti-acrédienne (PCCLA), pour repousser ce danger volant. Or, il semble que celui-ci est autrement plus fort que la mobilisation des autorités marocaines. Jugez-en : jusqu'à ce jour, quelque 2.380.000 hectares ont été traités. Mais le criquet dans son avancée implacable infeste, lui, chaque jour une superficie de plus de 100.000 hectares. Difficile de venir à bout d'un insecte qui évolue en multipliant plus vite que les hommes et la technologie. Le Maroc est débordé. Devant cette invasion gigantesque, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ne fait rien pour aider à juguler le phénomène. Elle se contente juste de publier régulièrement des communiqués alarmants sur l'évolution du criquet alors que le Maroc, l'aide internationale n'étant pas à la mesure du danger, a mis près de 800 millions de Dirhams dans la lutte contre ce fléau. Un budget colossal supporté par les Finances de l'État. Et ce n'est pas fini. Si la lutte continue sans relâche, le péril est toujours présent, mettant en danger les cultures, l'environnement et la nourriture des hommes. La situation est d'autant plus préoccupante que les larves sont en pleine éclosion, enfantant des bataillons de juvéniles, prêts à attaquer. C'est un scénario pire que celui de 1987-1989 qui est en train de se jouer dans les régions sud et est du Maroc. Le criquet pèlerin est un drame pour les récoltes. Faire face efficacement au problème nécessite en fait un traitement en amont et non en aval. Il aurait fallu extirper le mal là où il prend forme, à savoir les pays subsahariens. Une telle démarche suppose que ces derniers disposent des moyens nécessaires pour prévenir la naissance du criquet pèlerin. Ce qui malheureusement n'est pas le cas. C'est là où devait intervenir l'aide internationale et le concours de la FAO qui a non seulement tiré la sonnette d'alarme tardivement mais son action en la matière péche par son insuffisance. Résultat : c'est le Maroc, ultime étape pour le criquet du moins pour le moment, qui subit les contrecoups de la mauvaise gestion de ce dossier. Avec tout ce que cela suppose comme ravages pour l'agriculture et coût pour l'environnement. Le rôle de la FAO doit aller au-delà de simples et maigres bulletins d'informations.