Football. Objet d'une avalanche d'accusations, le président de la Fédération internationale de football, Joseph Blatter, a réussi à se jouer de toutes les critiques et renouveler son bail de patron du football mondial. Son concurrent, Issa Hayatou, devra attendre 2006. Bizarre, le monde du football l'est. Il y a quelques semaines, Joseph Blatter, président de la fédération internationale de football, la plus puissante organisation sportive mondiale, était accusé de détournement de fonds à tel point où l'on a commencé à parler de la chute de la dictature blattérienne. Seulement voilà, l'homme fort de la FIFA s'est joué de toutes les critiques. Un seul scrutin lui a été suffisant pour renouveler son mandat de patron du football mondial. Mercredi, le Suisse a succédé à lui-même après que les 197 représentants des fédérations nationales réunis en congrès, à Séoul, lui ont largement assuré la majorité des deux tiers des suffrages exprimés requise : 139 voix pour Blatter contre seulement 56 à son unique concurrent, le Camerounais Issa Hayatou. Finalement, le soutien dont le président de la confédération africaine de football a bénéficié pendant la campagne électorale de la part du président de l'union européenne de football (UEFA), le Suédois Lennart Johansson, lui-même battu par Blatter en 1998, ne lui aura pas suffi. Félicité par le «Lion Indomptable », comme dans une partie de football, le Suisse a été réélu pour une durée de 4 ans. Juste après son écrasante victoire, ce dernier a lancé un vibrant appel à restaurer l'unité de la «famille du football». Un discours à travers lequel Blatter veut couper court avec les affaires de scandale et les échanges d'accusations qui entachent l' «ONU» du football. Celui qui a déclaré que le monde du football ne mentait pas se veut déjà le gendarme du ballon rond mondial. «Je dois restaurer la paix dans cette famille et je le ferai», a-t-il promis, avant d'avancer quelques mots de sympathie envers son adversaire. «Vous avez fait honneur à votre continent». En gentleman, Hayatou, figure emblématique du football en Afrique, a tenu, quelques minutes à peine après sa défaite, un discours de fair-play exemplaire. «Blatter peut compter sur ma collaboration et ma loyauté, comme par le passé». Peu avant le vote, le vice-président David Will, a refusé d'envisager le retrait d'une plainte contre Blatter déposée auprès de la justice suisse pour indélicatesses financières. Pour calmer les esprits et réagir à ses détracteurs, Blatter a annoncé la reprise, après la coupe du monde, des travaux de la commission ad hoc d'audit interne. Ladite commission avait été créée le 9 mars par le comité exécutif pour examiner les finances de l'organisation. Elle devait, normalement, rendre ses conclusions avant le 30 avril, mais, le 12 avril, le président réélu en avait suspendu les travaux en raison, selon lui, d'une « violation de confidentialité» de la part d'un membre de ladite commission.