Football. Le président de la FIFA, Sepp Blatter, a averti ses détracteurs qu'ils finiraient en prison s'ils s'avéraient incapables de prouver leurs accusations de corruption contre lui. Objet de tirs croisés de la part de ses détracteurs depuisquelques semaines, le président de la fédération internationale de football Sepp Blatter vient de passer à l'offensive. Le Suisse a averti dimanche ses «ennemis» qu'ils finiraient en prison s'ils s'avéraient incapables de prouver leurs accusations de corruption contre lui. «Vous verrez le résultat de l'action en justice en Suisse. Ceux qui ont formulé ces allégations, qu'ils ne pourront pas prouver, iront en prison », a-t-il estimé au cours d'une conférence de presse à Auckland. La justice suisse n'a pas encore dit son mot sur la plainte, pour malversations financières, déposée par cinq vice-présidents de la FIFA, sur la base d'un rapport du secrétaire général, Michel Zen-Ruffinen. L'homme fort de la plus grande instance footbalistique au monde, dont le mandat expire dans quelques jours, est candidat pour un second mandat à Séoul. Touché dans sa fierté, le patron du football mondial a qualifié de «non fondées et injustifiées » les accusations portées contre lui, soulignant «qu'il n'était pas un criminel». Se prononçant sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, Blatter n'y va pas par trente six chemins. Il a fait savoir que ses accusateurs n'auraient pas dû saisir la justice, mais régler l'affaire au sein de la FIFA. Maintenant que les dés sont jetés, le successeur du Brésilien Havalange ne peut plus cohabiter avec son secrétaire général, Zen-Ruffinen. Il a averti que ce dernier devrait partir dès la fin du mondial, le comparant au fils de Jules César, Brutus, qui participa à l'assassinat du chef romain. «Quelqu'un qui a agi de cette manière en notre propre sein, comme Brutus, comment pourrait-il continuer ? Il le sait, c'est impossible », a-t-il dit. Blatter se trouvait dimanche à Auckland en route pour le congrès des onze fédérations océaniennes au Tonga. Pour obtenir le soutien de l'Océanie, le Suisse lui a promis une place automatique en phase finale. Dans le système actuel, le vainqueur des éliminatoires en Océanie doit disputer un match barrage contre une équipe d'une autre zone pour accéder aux phases finales de la coupe du monde. Depuis la Nouvelle-Zélande en 1982, aucun pays de la région n'a réussi à décrocher son billet pour le mondial. Le président de la confédération africaine de football (CAF) Issa Hayatou, seul rival de Blatter pour la présidence de la FIFA, a tenu les mêmes promesses.