Pour ceux qui s'en souviennent, la Renault 11 c'était une Renault 9 mais en moins «ringarde» ! Elle avait du style, un design de compacte citadine légèrement embourgeoisée mais assumée, mais aussi un… hayon ! Et si dans les années 80, elle fut bien discrète, elle n'a pas manqué de marquer ceux qui l'ont possédée un jour. Discrète? Pas autant que l'on pourrait croire ! En effet, tout le monde se souvient de Roger Moore (alias James Bond !), qui avait fait des prouesses au volant d'une Renault 11 dans une séquence d'anthologie sous la Tour Eiffel dans «Dangereusement vôtre» (1985)! Cette semaine, retour sur une voiture qui n'a jamais vraiment été oubliée. 1981, année de naissance… C'est au début des années 80 que la belle est née dans le nord de la France à Douai, en même temps que sa sœur la R9 tricorps (la R11 étant un bicorps avec hayon). C'est Robert Opron (designer des Citroën GS, SM, CX, Renault 25, Fuego…), qui dessina la R11, mais aussi la R9. Les Renault 9 et Renault 11 étaient des modèles charnières pour Renault car ils devaient remplacer la Renault 14 qui fut un échec commercial, sur un segment important et inaugurer une nouvelle base technique qui sera utilisée sur de nombreux modèles. En effet, leur châssis est réutilisé sur les Renault 19, Mégane 1 et Scénic 1 et dérivé pour les Super 5, Express, Clio 1, Clio 2, Kangoo 1 et Twingo 2. Les Renault 9 et 11 sont également les premières à utiliser les boîtes de vitesses JB qui équipent encore la Twingo 2 et les «moteurs F» qui équipent encore la Mégane 3 notamment avec le F4RT sur la Mégane 3 RS. En février 1983, la Renault 11, qui remplace la Renault 14, commence à concurrencer les Talbot Horizon, Fiat Ritmo, Ford Escort, Opel Kadett et Volkswagen Golf. Présence outre Atlantique! La Renault 11 et la Renault 9 furent les premières voitures à utiliser un moteur Renault en position transversale (le moteur X de la Renault 14 est issu de la Française de Mécanique, moteur également utilisé sur des modèles Peugeot, Talbot et Citroën). Elles possèdent une suspension à quatre roues indépendantes (MacPherson triangulé à l'avant et barres de torsion transversales en vis-à-vis à l'arrière). Bien suspendue, capable de performances honorables du fait de son poids modéré et avec une finition moyenne, la R11 sera largement diffusée. Les moteurs à essence «Cléon-Fonte» étaient assez anciens avec un arbre à cames latéral, mais continuaient à être efficaces. La R11 fut aussi produite aux Etats-Unis respectivement sous les noms de Renault Alliance et Renault Encore, par le partenaire American Motors Corporation. En 1984, la Renault 11 est la voiture de sa catégorie la plus vendue en France, étant troisième derrière la Peugeot 205 et la Renault 5. Pour 1984, le nouveau moteur 1,7 litre (Moteur F) à arbre à cames en tête dérivé du bloc diesel est monté sur les 11 GTX 3 portes (intermédiaire), 11 TXE 3 portes (haut de gamme) et 11 TXE Electronique 3 portes (haut de gamme) ; en février 1984, il est aussi disponible sur les 9 GTX et TXE. En mars, les 11 diesel (GTD, TDE) et la R11 Turbo à 3 portes avec moteur 105 ch sont commercialisées. 1986, restylage de mi-carrière… Pour 1986, la 11 a une calandre modifiée à grosses barrettes. À l'intérieur, elle change de volant, la console centrale est réduite et la jauge à essence perd ses chiffres. Les versions TL et GTL passent de 60 à 68 ch grâce à un carburateur double corps (moteur C2J au lieu du moteur C1J sur tableau plus bas). La phase 2 des Renault 11 a été produite entre 1986 et 1989. Durant cette période, Renault 9 et 11 changent de calandre et leur face avant devient identique. On modifie également les pare-chocs. A présent seul l'arrière et la planche de bord distinguent les 2 modèles. La Renault 11 reçoit de nouveaux sièges, le volant reste le même que le modèle 1986 et la plaque arrière vient se placer sur le pare-chocs. Enfin, les versions Turbo passent de 105 ch à 115 ch. Plus avenante qu'une R9 Alors que la 9 est une tricorps classique à 4 portes avec un coffre séparé, la 11 est une bicorps à 3 ou 5 portes dont un hayon arrière pourvu d'une glace bombée. Les faces avant des deux modèles sont assez semblables, cependant la 9 a des projecteurs simples avec clignotants accolés ; et la 11, des phares doubles et des clignotants dans le pare-chocs. La R9 et la R11 avaient 2 physionomies bien différentes, en ciblant 2 types de clientèles distincts, la R9 a la ligne classique et élégante avec d'avantages de chromes (baguettes dans les pare-chocs, baguettes de portes, joints de pare-brise, joints de lunettes arrières et sur la planche de bord, …), la Renault 11 avait un look plus jeune, plus original, avec un minimum de chrome. Du style et du sport aussi! La R11 GTS est considérée comme la première version «sportive» de la gamme avec ses baguettes rouges sur les pare-chocs, ses feux antibrouillard (à partir de 1982), ses jantes alliages, ses pneus tailles basses. A l'intérieur, volant sport à quatre branches, compte- tours, manomètre de pression d'huile et indicateur de niveau, sièges en velours noir avec liseré rouge. La version Electronic est dotée d'un tableau de bord à affichage numérique et d'un système de synthèse vocale qui prévient le conducteur en cas de problème ou de portière mal fermée ou tout simplement pour lui signaler un oubli de phares ou une surchauffe moteur. Un système audio haut de gamme à commande au volant complète l'équipement exceptionnellement bien fourni en série. Ce sont les premiers modèles français de grande série à proposer cette fonction, qui sera reprise sur les Renault 25, 21 et 19 et reconduite sur la Safrane avec une voix féminine.