La tragédie de Poitiers en France pose pour la énième fois le problème du transport terrestre au Maroc dans ses multiples aspects. La tragédie de Poitiers en France pose pour la énième fois le problème du transport terrestre au Maroc dans ses multiples aspects. D'abord celui lié aux agréments, ces autorisations administratives, qui ont permis à des personnes physiques privilégiées de se lancer sans qualification aucune dans le transport des voyageurs notamment à l'intérieur du pays. Ensuite, celui de la formation des chauffeurs et leur aptitude professionnelle à conduire des autocars en respectant le code de la route et les règles de sécurité. Enfin, celui du contrôle systématique des véhicules à la sortie de telle sorte de s'assurer de la fiabilité technique de l'engin . Certes, on peut tout prévoir, sauf l'erreur humaine, celle du conducteur qui par un mauvais réflexe, imprudence meurtrière ou excès de vitesse peut faire basculer ses passagers dans l'enfer de la mort. Défaillances techniques ou humaines, le constat est là, toujours aussi désolant : les routes marocaines sont meurtrières, une délinquance routière qui s'exerce désormais, après la tragédie de Poitiers, à l'étranger. Qui en est responsable ? Personne. A chaque fois, les uns et les autres invoquent la fatalité pour s'absoudre et évacuer le problème. Pas un jour qui passe sans que des êtres humains laissent la vie ou se blessent gravement dans cette guerre féroce. Toujours plus de victimes et d'handicapés à vie. A croire que les campagnes de sensibilisation sur les dangers de la route semblent inopérantes au vu de la recrudescence du phénomène. Il y a urgence à mettre fin aux carnages causés par des accidents de la circulation. Les pouvoirs publics sont appelés à prendre leurs responsabilités dans ce domaine pour réduire le nombre de ces tragédies quitte à criminaliser le problème. Les délinquants de la route doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux et faire l'objet d'interdiction de conduire provisoirement ou définitivement. Le permis à points, qui est resté à l'état de projet, doit voir le jour pour que le document rose indien ne soit plus un permis de tuer et pour que les gens commencent à changer de conduite. Il n'y a pas plus assassin que l'impunité, le laxisme et l'incivisme. Parallèlement à cela, les responsables doivent mettre de l'ordre dans un secteur de transport routier aussi bien des voyageurs que des marchandises par trop anarchique. Il n'est pas normal que l'Etat ne se donne pas les moyens pour contrôler l'utilisation selon que les normes requises du tachygraphe ainsi l'efficience technique des véhicules. Il ne suffit pas d'agréer les sociétés de transport fût-il sur la base d'un cahier de charges pour que les choses roulent toutes seules dans le bon sens. Pour l'exemple, il est nécessaire que les autorités de tutelle sanctionnent les entreprises dont les engins passent outre le règlement et causent des malheurs sur les routes.