L'Internationale socialiste tient ses assises en fin de semaine à Casablanca. Les activistes islamistes profitent de cette occasion pour mener une campagne agressive et tendancieuse contre le premier ministre socialiste et son parti. Les véritables raisons de cette croisade résident dans la volonté de masquer les forfaitures et les abus de confiance envers la générosité des Marocains. La Palestine a bon dos. C'est la première fois que le Royaume va accueillir les assises du conseil de l'IS, l'organe suprême de l'organisation internationale qui regroupe 141 partis et organisations socio-démocrates, socialistes et travaillistes. Des réunions d'autres organes de l'IS s'étaient tenues à plusieurs reprises au Maroc sans soulever autant de contestation sur une ausii longue période. Cette fois-ci, plusieurs éléments nouveaux sont à retenir. D'une part, la réunion du conseil de l'IS, suppose la participation d'une délégation du parti travailliste israélien, membre de l'organisation, au moment où l'opinion publique marocaine et arabe est profondément meurtrie par les exactions commises depuis des semaines par l'armée israélienne contre le peuple palestinien. D'autre part, le conseil de l'IS, dont Abderrahmane youssoufi, Premier ministre, est vice-président, en sa qualité de premier secrétaire de l'USFP, tient sa réunion en période pré-électorale au Maroc, marquée par des offensives tous azimuts entre les prochains protagonistes de l'arène des législatives. Depuis plusieurs semaines, les islamistes, le Parti de la justice et du développement (PJD) en tête, mènent une campagne contre la participation israélienne à cette réunion. La campagne survenue simultanément avec l'offensive israélienne dans les territoires palestiniens a pris des allures de manifestations parfois, largement reprises par les médias. La polémique s'est installée au moment où le Maroc, à travers les actions de SM le Roi Mohammed VI, président du comité Al Qods, s'active sur tous les plans pour restaurer la paix dans la région du Moyen-orient et ramener les parties à la table des négociations. D'autre part, la question de la promotion de la paix et la sécurité au Moyen-orient sera l'une des priorités de l'ordre du jour de la réunion de Casablanca. L'exécutif de l'IS avait débattu de la situation critique dans la région le 23 avril dernier à Madrid en présence du ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et de Hani El Hassan, représentant du Président palestinien Yasser Arafat, dont les partis respectifs, les Travaillistes et le Fatah sont membres de l'IS. La rencontre de Casablanca devrait voir soumettre aux membres de l'IS un plan de paix dégagé à partir de ce débat. Ce qui permettrait sinon d'aboutir à une solution, du moins de renouer le contact, comme cela fut le cas en juin dernier à Lisbonne, quand le président Arafat et Shimon Peres avaient renoué le contact sous les auspices du président de l'organisation, Antonio Guterres, alors Premier ministre du Portugal.