Un total de 768 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à une source d'eau améliorée. C'est ce que vient de relever un rapport des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, soulignant que la croissance de la demande mondiale d'énergie pèsera de plus en plus sur cette ressource. Le rapport, intitulé «Eau et Energie», publié la semaine dernière à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, pointe le manque de coopération et de planification entre les deux secteurs et appelle à une meilleure gestion afin d'éviter des pénuries à venir d'eau et d'électricité. Le rapport, qui souligne la crainte de voir la réponse aux défis énergétiques se faire au détriment des ressources en eau, insiste sur la nécessité de coordonner les politiques de gestion de l'eau et de l'énergie pour faire face aux défis à venir. «Cela passe notamment par une révision des politiques tarifaires afin que les prix de l'eau et de l'énergie reflètent mieux leur coût réel et leur impact environnemental», ajoute le document. Le document, dont les principales recommandations ont été publiées par l'Unesco, indique que 1,3 milliard de personnes ne sont pas raccordées à l'électricité et près de 2,6 milliards utilisent des combustibles solides pour cuisiner. Il montre que la carte des personnes privées d'un accès satisfaisant à l'eau recoupe largement celle des exclus de l'électricité et souligne à quel point les deux secteurs sont interdépendants. De fait, les choix effectués dans un domaine ont des répercussions sur l'autre : les sécheresses exacerbent les crises énergétiques tandis que l'impossibilité d'accéder au réseau électrique limite les possibilités d'irrigation, indique la même source. Le rapport note que de nombreuses régions du monde sont déjà confrontées à une raréfaction des ressources en eau, estimant que 20% des aquifères sont surexploités. «En 2050, environ 2,3 milliards de personnes vivront dans des zones soumises à un stress hydrique sévère, notamment en Afrique du Nord et en Asie centrale et du sud», prévient le document qui craint que la réponse aux défis énergétiques se fasse au détriment des ressources en eau. Pour faire face aux défis à venir, le rapport insiste sur la nécessité de coordonner les politiques de gestion de l'eau et de l'énergie, à travers notamment une révision des politiques tarifaires afin que le prix de l'eau et de l'énergie reflète mieux leur coût réel et leur impact environnemental.