Le chef du réseau Al-Qaïda en Arabie saoudite a été abattu lors d'un accrochage avec les forces de l'ordre. Les autorités qualifient l'opération de coup majeur, tandis que le réseau avertit que le «Jihad» se poursuivra. La chasse à l'homme que mènent les autorités saoudiennes contre la cellule locale d'Al-Qaïda, autoproclamée « Al-Qaïda dans la péninsule arabique», a porté un coup dur au réseau après l'élimination de son chef, Abdel Aziz Ben Issa Al-Mouqrin. L'opération avait débuté par une course-poursuite lancée par les forces de l'ordre contre trois véhicules, à bord desquels circulaient Al-Mouqrin et trois de ses acolytes dans les rues de Riyad. Activement recherchés, les quatre hommes achevèrent leur course à proximité d'une station-service, dans laquelle ils seront assiégés avant le déclenchement des échanges de tirs. La fusillade prendra fin avec la mort des quatre individus et un élément des forces de l'ordre. L'identité des fuyards fut établie ultérieurement et l'on reconnut la tête d'«Al-Qaïda dans la péninsule arabique», en plus des trois autres personnes qui s'avérèrent être des activistes du réseau. Il s'agit tout d'abord de Fayçal Ben Abdel Rahmane Al-Dékhil, l'un des hommes les plus recherchés en Arabie saoudite et qui avait été identifié sur une vidéocassette lors de l'assassinat, le 8 juin dernier, d'un Américain. Turki Ben Fouhaid Al-Moutairi est le second activiste à avoir été identifié. L'homme faisait partie des assaillants ayant réussi à prendre la fuite au mois de mai, lors de la prise d'otages de Khobar. Le troisième individu, Ibrahim Ben Abdallah Al-Draihem, est impliqué dans l'attentat, en 2003 à Riyad, contre un complexe résidentiel. Du côté du réseau «Al-Qaïda dans la péninsule arabique», on a vite fait d'endosser le vocable de «martyr» à Al-Mouqrin et ses complices, tandis que les autorités saoudiennes ont eu leur lot d'invectives. «Le commandant combattant Abdel Aziz Ben Issa Al-Mouqrin est tombé en martyr en même temps que les combattants (…) dans une embuscade que leur ont tendue les soldats de la tyrannie dans le quartier Malaz à Riyad », peut-on lire sur le site utilisé par Al-Qaïda pour sa propagande. Par ailleurs, les membres du réseau avaient, apparemment, été pris en chasse juste après s'être débarrassé du corps de Paul Marshall Johnson, l'ingénieur en aéronautique de 49 ans, employé par la compagnie Lockheed Martin et enlevé le 12 juin à Riyad. Le groupe dirigé par Al-Mouqrin avait annoncé qu'il était prêt à éliminer l'otage américain, une fois expiré l'ultimatum de 72 heures pour la libération des prisonniers d'Al-Qaïda. «Al-Qaïda dans la péninsule Arabique» avait en effet diffusé, sur des sites Internet, des photos montrant l'otage décapité. Un acte barbare en contradiction avec les valeurs de l'Islam et qui a provoqué des réactions d'indignation à travers le monde. Condamnant sans appel ce crime abject, le qualifiant d'inhumain, Téhéran a toutefois estimé qu'il n'était autre que «la résultante de la politique erronée des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme».