Le Maroc est bien décidé à encourager le don d'organes. Le projet de loi n 109.13 complétant l'article 11 de la loi du 16-98 du 25 août 1999 réglementant le don d'organes et de tissus humains a été approuvé par la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants. L'adoption en séance plénière à la Chambre des représentants devrait se faire dans les prochains jours. Il devra ensuite être adopté par la Chambre des conseillers. Un pas important vient ainsi d'être franchi puisque jusqu'à présent la loi n'autorisait pas le prélèvement en vue d'une transplantation sur une personne vivante mineure ou sur une personne vivante majeure faisant l'objet d'une mesure de protection légale. Il faut aussi relever que la loi 16-98 ne distinguait pas le don d'organes de celui des tissus humains, alors que le don et la greffe de tissus ne constituent aucun danger pour le donneur et ce quel que soit son âge. En vertu de la nouvelle loi, il sera désormais possible de prélever des cellules hématopoïétiques sur une personne mineure au profit de son frère ou de sa sœur. Une mesure primordiale pour sauver la vie des enfants dont le pronostic vital est engagé et nécessitant une intervention rapide. Le projet de loi qui, rappelons-le, a été adopté lors du Conseil de gouvernement du 31 octobre 2013 propose de conditionner l'opération de prélèvement à l'autorisation du ministre de la santé. Aussi, le prélèvement ne pourra être effectué que si les parents donnent leur consentement ou, à défaut, l'autorisation du juge ou du tuteur ou du tuteur datif, outre le cas échéant, l'autorisation de l'un des parents. Parmi les autres conditions doit figurer l'absence de tout risque réel ou éventuel que présenterait l'opération du prélèvement pour le développement du donneur, compte tenu de son âge. Le prélèvement ne peut avoir lieu que s'il n'existe parmi les proches du patient aucun donneur adulte assez compatible avec le bénéficiaire. Enfin, le donneur mineur doit exprimer sa volonté, son refus fait automatiquement obstacle au prélèvement. Au Maroc, les dons d'organes sont insuffisants. Le pays manque toujours cruellement d'organes alors que les patients qui ont besoin d'une transplantation augmentent sans cesse. Si en Tunisie et en France les donneurs sont plus nombreux avec respectivement 1,6 et 40 donneurs par million d'habitants, au Maroc la situation est catastrophique avec seulement 0,4 donneurs pour tout type d'organes. Certes, le Maroc a la technique, les équipes médicales spécialisées, les centres hospitaliers, mais il manque le point clé dans cette procédure : les organes et la motivation des citoyens. En onze ans, seulement 800 personnes se sont inscrites dans les registres de dons d'organes après décès. Le ministère de la santé espère réaliser 250 transplantations de reins et 1.000 greffes de la cornée par an d'ici 2020.