«Je vous salue Madame. Ne priez plus pour moi. Ne me laissez pas succomber. A la tentation. Mais délivrez-moi de vous. Une bonne fois pour toujours». En chantant, il y a presque 50 ans, ces paroles si belles et si riches de sens, Christophe ne savait pas que presque 50 ans plus tard, un très gradé de chez nous – et qui a probablement beaucoup de qualités par ailleurs – allait dégrader cette merveilleuse chanson et la transformer en un hymne hideux à la phallocratie, au machisme et au sexisme. «Je ne vous salue pas, madame», a-t-il presque lancé à notre première wali, une femme qui allie charme, compétence et autorité et qui fait la fierté de tous les hommes libres et de toutes les femmes libérées de ce pays qui n'en finit pas de combattre les archaïsmes et tous les obscurantismes. En tout cas, ce qui est sûr, ce n'est pas avec de telles attitudes stupides que notre bonhomme si pieux, nous dit-il, risque de gagner de nouveaux galons. Tant pis pour lui. Quant à moi, Madame la wali, je vous salue bien bas et je prie pour vous pour monter encore plus haut. A demain