Le droit à la grève a toujours été au cœur des discussions et autres dialogues entre les différents partenaires dans le champ socio-économique. Comment est-il perçu suite au nouveau code du travail ? Le droit à la grève demeure garanti selon l'article 14 de la constitution. Le nouveau code du travail, entré en vigueur il y a quelques jours seulement, est perçu par les observateurs comme étant un cadre juridique qui favorise la culture du dialogue ainsi que la relance de l'économie. Réparti en sept volumes, ce code, qui a vu le jour après une très longue période de gestation, consacre de nouvelles relations professionnelles entre les partenaires de production basées sur l'équité, l'égalité et la culture du dialogue à même d'instaurer une paix sociale durable au sein des unités de production. Il est également considéré comme une énorme avancée pour le Maroc en matière de protection des salariés que ce soit dans le domaine de la précarité du travail ou en matière d'indemnités de départ et du droit de grève. S'agissant du droit à la grève, le nouveau texte présente plusieurs points positifs, notamment la notion de syndicat le plus représentatif, le préavis nécessaire de 10 jours, la possibilité de livraison des marchandises déjà fabriquées durant la période de grève et la garantie d'un service minimum. Le code régit également le système des contrats, à durée indéterminée (CDI), à durée déterminée (CDD), ainsi que le contrat de travail temporaire (CTT). Cependant, il y a quelque temps, les centrales syndicales marocaines avaient mis en évidence leurs inquiétudes sur les reculs que la nouvelle loi, avant son adoption, risquait de constituer. Pour les syndicats, «les droits fondamentaux des travailleurs restent largement bafoués dans la pratique», explique un membre d'une centrale syndicale. Et d'ajouter que «la perte de droits acquis serait dramatique pour les travailleurs marocains, notamment pour les groupes les plus vulnérables dont les femmes. ». Le droit à la grève, soumis de plus en plus à diverses pressions et entraves, «risquerait même de disparaître». Il existe des critères, selon la même source, qui rendraient la grève virtuellement impossible, alors que l'Organisation internationale du travail reconnaît qu'il s'agit d'un droit essentiel des travailleurs. D'où les campagnes menées par les centrales syndicales, tout au long de l'année 2003, pour la ratification et l'application des Conventions internationales. Toutefois, il est certain que l'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli.