Une seule séance et pas moins de cinq questions. En effet, la séance mensuelle de questionnement sur la politique générale programmée aujourd'hui à la première Chambre sera divisée en deux parties. La première sera réservée aux formations de la majorité gouvernementale. Ainsi, le PJD (Parti de la justice et du développement), le RNI (Rassemblement national des indépendants), le Mouvement populaire et le PPS (Parti du progrès et du socialisme) vont interpeller le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane sur la réforme et la mise à niveau du secteur financier. «Il sera question notamment du projet de Casa finance city, de la loi relative aux établissements de crédit et organismes assimilés ainsi que les investissements», explique Abdellah Bouano, président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants. Le choix de cet axe par la majorité n'est pas anodin puisqu'il devrait permettre au chef de gouvernement de revenir sur les indicateurs macroéconomiques du pays à un moment où la polémique bat son plein après la publication par le HCP de statistiques différentes de celles défendues par le gouvernement. «Il est tout à fait normal que le débat porte également sur la taux de croissance et le taux de déficit puisque le secteur de la finance, notamment les investissements, a une incidence directe sur ces indicateurs et la situation financière générale du pays», ajoute Bouano. La deuxième partie de la séance mensuelle sera partagée entre les groupes parlementaires de l'opposition. Si la majorité a choisi un seul axe, l'opposition n'est pas parvenue à trouver un accord sur un seul sujet. Chaque parti a choisi d'interroger le chef de gouvernement sur un dossier bien particulier. Dans ce sens, le parti de l'Istiqlal posera une question sur le Fonds Hassan II pour le développement économique et social. De son côté, le PAM (Parti authenticité et modernité) s'intéressera à la politique générale suivie dans la problématique du développement des villes alors que l'USFP (Union socialiste des forces populaires) posera une question sur le recul du Maroc dans l'indice de la perception de la corruption établi par Transparency international. Enfin, l'Union Constitutionnelle a opté pour la politique gouvernementale en matière d'endettement. Voilà donc un autre sujet qui donnera l'occasion au chef de gouvernement de revenir sur le taux d'endettement du pays sachant que l'Exécutif et le HCP (Haut-Commissariat au Plan) ont présenté tour à tour des données différentes pour l'exercice 2013. Par ailleurs, la séance mensuelle de ce mardi est la première depuis l'éclatement de la polémique sur le transfert clandestin des fonds à l'étranger. Abdelilah Benkirane avait déclaré devant les députés au cours de la séance du mois dernier qu'il était en connaissance d'une liste de personnes disposant de compte bancaire en milliards à l'étranger. L'Istiqlal avait par la suite choisi de porter plainte contre le chef de l'Exécutif pour diffamation et non dénonciation d'un crime. Le PJD semble temporiser depuis que l'affaire a pris une dimension importante. «Pour notre parti, la priorité est que les mesures incitatives prévues par la loi de Finances 2014 pour les propriétaires de biens à l'étranger de se déclarer auprès des autorités. L'essentiel est que les capitaux reviennent au Maroc. Par la suite, la procédure devra suivre son cours pour ceux qui auront violé la loi», conclut Bouano.