Les ventes de ciment au Maroc ont eu droit à une année 2013 très morose. En effet, les chiffres des ventes ont eu du mal à décoller et s'inscrivent même en large baisse au cours de 2013. Aussi, les légers rebonds disparates enregistrés sur l'année n'ont pas réussi à résorber la baisse annuelle enregistrée depuis janvier. À ce titre, avec un recul annuel des ventes en retrait de 6,34%, les ventes de ciment font les frais d'une conjoncture sectorielle très difficile.C'est ce qui se dégage des chiffres relatifs à l'évolution de la consommation nationale de ciment à fin décembre publiés par le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville. À ce sujet, étant étroitement lié au marché de l'immobilier et des travaux publics, les ventes de ciment ont été confrontées en 2013 à une poursuite du ralentissement de son activité due à plusieurs autres facteurs. De ce fait, parmi les causes de ce ralentissement figure, sans nul doute, la poursuite de la fragilité de la demande en immobilier, entamée en 2012, notamment sur les segments haut de gamme et moyen standing. Aussi, les professionnels du secteur expliquent que le problème majeur que rencontre l'immobilier au Maroc est le manque de liquidité bancaire dû à la crise. «Il s'agit d'un cercle vicieux. Puisque les banques, en manque de liquidité, resserrent l'étau et n'accordent plus que 1 crédit sur 10 aux acquéreurs. Cela impacte directement les ventes chez les promoteurs qui ne s'engagent plus dans de nouveaux chantiers. Alors, nous espérons qu'avec les levées de fonds à l'étranger par certaines banques marocaines, les choses vont s'arranger et que la machine va être relancée», avait expliqué Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), dans sa récente rencontre avec la presse. Il faut également relever que le secteur a dû pâtir du ralentissement de l'activité des travaux publics, en lien notamment avec la décision de l'Etat d'opérer une coupe de 15 milliards de dirhams dans son budget d'investissement initialement programmé par la loi de Finances 2013 et la décélération du rythme de progression de l'auto-construction, suite au durcissement des conditions d'octroi des autorisations pour ce type de constructions et la lutte contre le logement informel. Dans le même sillage, le rehaussement du coût de revient pour les promoteurs immobiliers, consécutivement à l'institution depuis janvier 2013 de taxes sur le sable et sur le rond à béton, venues en sus de l'augmentation de la taxe spéciale sur le ciment appliquée par la loi de Finances 2012 pourrait également être l'une des causes du ralentissement des ventes de ciment. Dans ce sens, même le montant projeté des investissements sur l'exercice 2013 serait en recul de 6% pour se situer à 114,4 milliards de dirhams contre 121,6 milliards de dirhams en 2012. Ces perspectives ont été confirmées en fin d'année par le recul conséquent des ventes de ciment qui a dépassé les 6%. À noter que la ventilation des évolutions des ventes de ciment par région laisse paraître que la région de Guelmim-Es-Smara a accusé la plus forte baisse sur tout le Royaume au cours de 2013. Les ventes y ont reculé de 42,5% passant de 273.382 tonnes à fin décembre 2012 à 157.195 tonnes à fin décembre de l'année en cours. Pour sa part, la région du Grand Casablanca qui détient le record des ventes de ciment en termes de quantité, avec 1,968 million de tonnes de ciment écoulé à fin décembre 2013, a enregistré un recul de 8,9% d'une année à l'autre. Par contre, la région Doukkala-Abda aura consommé à fin décembre 2013 pour près de 1,072 million de tonnes de ciment contre seulement 978.833 tonnes à la même période en 2012, marquant, ainsi, la hausse la plus importante vente de ciment du Royaume chiffrée à 9,5%.