Les ventes de ciment au Maroc se sont ressaisies au cours du mois d'août mais restent très inférieures à leur niveau de l'année dernière. Ainsi, comparées à fin juillet 2013, les ventes de ciment ont progressé de 9,22%, cependant, avec un recul annuel des ventes de 10,16%, elles continuent à faire les frais d'une conjoncture sectorielle très difficile. En effet, étant étroitement liées au marché de l'immobilier et des travaux publics, les ventes de ciment ont été confrontées jusqu'au mois de juillet 2013 à une poursuite du ralentissement de son activité, suite à plusieurs facteurs réunis. Ainsi, parmi les principales causes de ce ralentissement figure, sans nul doute, la poursuite de la fragilité de la demande en immobilier, entamée en 2012, notamment sur les segments haut de gamme et moyen standing. Il faut également relever que le secteur a dû pâtir du ralentissement de l'activité travaux publics, en lien notamment avec la décision de l'Etat d'opérer une coupe de 15 milliards de dirhams dans son budget d'investissement initialement programmé par la loi de Finances 2013 et la décélération du rythme de progression de l'auto-construction, suite au durcissement des conditions d'octroi des autorisations pour ce type de constructions et la lutte contre le logement informel. Aussi, le rehaussement du coût de revient pour les promoteurs immobiliers, consécutivement à l'institution depuis janvier 2013 de taxes sur le sable et sur le rond à béton, venues en sus de l'augmentation de la taxe spéciale sur le ciment appliquée par la loi de Finances 2012, pourrait également être l'une des causes du ralentissement des ventes de ciment. Dans ce sens, on peut également relever que du côté des infrastructures (gares, ports et autres), la dynamique enclenchée depuis plusieurs années, qui s'est traduite par une tendance haussière des investissements des établissements et entreprises publics marquant une hausse de 14,1% en moyenne sur la période 2008-2012, s'est largement estompée, impactant également les ventes de ciment dans tout le pays. En effet, même en matière de perspectives, le montant projeté de ces investissements sur l'exercice 2013 devrait reculer de 6% pour se situer à 114,4 milliards de dirhams contre 121,6 milliards de dirhams en 2012. Par ailleurs, la ventilation des évolutions des ventes de ciment par région laisse paraître que la région de Guelmim-Smara a accusé la plus forte baisse des ventes de ciment sur tout le Royaume au cours de la période allant de janvier à fin août 2013. Les ventes y ont reculé de 47% passant de 201.387 tonnes à fin août 2012 à 106.688 tonnes à fin août de l'année en cours. Pour sa part, la région du Grand Casablanca qui détient le record des ventes de ciment en termes de quantité, avec 1,334 million de tonne de ciment écoulé à fin août 2013, a enregistré un recul de 12,4% d'une année à l'autre. Par contre, la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra aura consommé à fin août 2013 pour près de 213.319 tonnes de ciment contre seulement 205.016 tonnes à la même période en 2012, marquant, ainsi, la hausse la plus importante des ventes de ciment du Royaume chiffrée à 12,8%.