L'Internet peut aussi bien renforcer les libertés comme il comporte des germes de dérives. C'est ce qui est sorti du colloque international sur «l'Internet et les droits de l'Homme», organisé la semaine dernière à Rabat. Les participants au colloque international sur «Internet et droits de l'Homme. Enjeux et défis» ont souligné que le réseau Internet est un espace qui renforce les droits classiques et en crée d'autres, estimant qu'il comporte, comme toute nouvelle technique, les germes de dérives qui nécessitent l'intervention de la législation et de l'autorégulation pour assurer l'équilibre entre la protection des droits des personnes et la garantie de la liberté d'échange. Le colloque, dont les travaux ont pris fin vendredi après-midi, est parti du constat que l'Internet constitue une plate-forme efficace et libre de communication. Sur le fond, il a été question du fossé numérique entre le Nord te le Sud et ce que cela implique comme décalage en termes de volume d'accès ou de fonctions mises à profit par les usagers. Les participants se sont penchés sur les abus ou dérives qu'a connus l'humanité et que le réseau amplifie actuellement, estimant que l'Internet « peut être un moteur de promotion des droits de l'homme, profitable à tous, librement sans exclusion géographique, technique ou ethnique, et au-delà des formes de censure qui limitent l'action des médias traditionnels », indique le rapport final du colloque. Les participants ont souligné que l'Internet « a permis la mise en application d'un ensemble de principes fondamentaux relatifs à l'espace public devenus des acquis, à l'usage non marchand d'un espace de communication mondial rapide et efficace et au droit des groupes et des individus d'accéder à l'information et d'être protégés contre l'intrusion d'autrui». le colloque a appelé «au transfert de la technologie et à l'intégration de la notion de communication comme rempart contre l'exclusion et la fragilisation des minorités». Pour faire face aux dérives morales que comporte toute évolution technologique et des risques de perversion de la liberté, il faut «dédramatiser la question» en la réduisant à la capacité des humains à s'adapter à un nouveau média, et de «laisser les internautes et les sociétés de commercialisation mettre en place des règles éthiques, non contraignantes, et de chercher le moyen le moins liberticide de les mettre en application». Le colloque a convenu de «réguler sans décourager utilisateurs et consommateurs et essayer de diminuer les frontières floues entre spécialités juridiques».