Dans le cadre de son plan de restructuration, le constructeur turinois serait sur le point d'entamer une vague de licenciements. Le risque d'un conflit sociale n'est pas exclu. Fiat a annoncé son intention de supprimer près de 3.000 emplois en Italie, principalement au sein de sa filiale automobile, ce qui a entraîné un appel des syndicats à une grève de deux heures. Le groupe italien a précisé dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion avec les représentants syndicaux que 2.887 salariés allaient perdre leur emploi, dont 2.442 dans sa branche automobile. Fiat Auto a accusé une perte d'exploitation de 429 millions d'euros au premier trimestre. Fiat a indiqué qu'il n'excluait pas de procéder également à des mises à pied temporaires en fonction de la demande. Dans le cadre de son plan de restructuration annoncé en décembre dernier, le constructeur turinois avait indiqué son intention de supprimer 6.000 emplois hors d'Italie, mais les analystes avaient estimé que le groupe ne pourrait faire l'économie de suppressions d'emplois dans son pays s'il voulait renouer avec les bénéfices. Comme le droit du travail italien rend très difficiles les véritables licenciements, Fiat a annoncé que les salariés concernés seraient mis en "mobilité", statut selon lequel le salarié cesse de travailler et reçoit un salaire réduit en attendant la retraite. « Fiat a commencé les procédures de mobilité pour 2.442 personnes dans le secteur automobile et est à disposition pour discuter du problème avec les syndicats comme il l'a fait par le passé », indique la société. Dans un communiqué commun, les syndicats ont fait savoir qu'ils décideraient dans les prochains jours de la manière de mettre en place un arrêt de travail de deux heures dans l'ensemble du groupe Fiat, qui fabrique également des camions, des tracteurs et des pièces pour moteurs d'avions. « Nous avons appelé à une grève de deux heures (...) Nous ne sommes pas satisfaits de la réunion qui s'est tenue aujourd'hui », ont indiqué les sections transport des trois principales centrales syndicats italiennes, CGIL, CISL et UIL. Les syndicats estiment que le groupe ne peut pas annoncer de suppressions d'emplois sans présenter de plan industriel et expliquer comment il compte sortir de la crise du secteur automobile. Fin 2001, l'effectif de Fiat s'élevait à 198.764 salariés, dont près de la moitié travaillaient en Italie.