En difficulté financière depuis plusieurs mois, la firme italienne serait sur le point de conclure un accord de recapitalisation avec ses banques créancières. Il semble que Fiat, le géant italien de l'automobile, en difficulté financière depuis plusieurs mois, est parvenu avec ses banques créancières à un accord pour sa recapitalisation. L'information n'est pas encore confirmée auprès des responsables de l'entreprise. Mais des sources proches des négociations ont laissé entendre qu'ils ne démentiraient pas cette information. Ces sources avancent que l'accord n'incluerait pas une éventuelle accélération de la vente des 80% que le groupe détient encore dans sa division automobile. Le groupe pourrait en effet céder cette branche à partir de 2004 à l'américain General Motors détenant les 20% restants. L'agence italienne Ansa précise que l'accord prévoit que les banques - Intesabci, Banca di Roma et Sanpaolo Imi - obtiendront en échange de la recapitalisation de Fiat une participation au capital de Ferrari, la division voitures de sport du groupe. Umberto Agnelli, le président de l'Ifil, holding patrimonial de la famille Agnelli et premier actionnaire du groupe Fiat, a déclaré que le constructeur automobile était en négociations sur sa « situation financière » avec des banques italiennes. «La collaboration du système bancaire italien est extrêmement importante pour la restructuration et le règlement des problèmes de Fiat », a-t-il dit devant les actionnaires d'Ifil. « Je pense que Fiat négocie afin de rendre crédibles ses objectifs de résultats et d'éviter à sa note de crédit d'être mise sous surveillance avec implications négatives par les agences internationales de notation ». Les interrogations sur les cessions d'actifs et sur les chances qu'a le groupe de les vendre rapidement pour rembourser ses dettes, alors même qu'il perd des parts de marché aussi bien en Italie qu'à l'étranger, ont amené des agences de notation comme standard & Poor's et Fitch à dire qu'elles envisageaient d'abaisser les notes du groupe industriel. En réaction, l'action Fiat a chuté en avril à son plus bas niveau de ces neuf dernières années, plombée par la crainte d'un déclassement de ses emprunts à un niveau correspondant aux obligations à risques (junk bonds). La firme, qui s'est engagée à vendre une partie de ses actifs, cherche à réduire de moitié son endettement net pour le ramener à trois milliards d'euros avant la fin décembre mais, sur les seuls trois premiers mois de l'année, cet endettement s'est encore alourdi de 10% à près de 6,6 milliards d'euros. Selon les estimations, l'endettement du groupe dépasse, au total, les 30 milliards d'euros. Les établissements de crédit Intesabci, Sanpaolo et Banca di Roma, avec l'Unicredito, ont déjà accordé au total pour environ 19 milliards d'euros de crédits à Fiat, a précisé dimanche dernier le journal Il Sole 24 Ore. Par ailleurs, l'action fiat a accumulé depuis le début de l'année un retard de plus de 30% sur l'indice Dow Jones des valeurs européennes de l'automobile. Selon des données récentes, l'Ifil a une participation directe de 12% dans le capital de fiat tandis que l'Ifi, autre holding d'Agnelli qui contrôle l'Ifil, détient aussi 18% du capital du groupe automobile. Alors que certains estiment que l'Ifil pourrait envisager d'apporter un soutien financier à fiat, Agnelli a déclaré : «on a vu dans l'Ifil une société susceptible de répondre aux besoins de fiat et, à certains moments, cela a été, en partie, le cas». Il a par ailleurs déclaré que son frère Gianni, le puissant président honoraire de fiat, qui suit actuellement un traitement pour une affection de la prostate, était dans un état de santé satisfaisant. Un porte-parole de fiat a dû démentir vendredi des rumeurs selon lesquelles Gianni Agnelli serait décédé en cours de traitement aux États-unis, une rumeur qui avait eu pour effet une brève reprise du cours de l'action fiat. Gianni Agnelli est en effet considéré comme le principal opposant à la vente à General Motors des 80% de fiat auto que le groupe américain cherche à acquérir.