L'inquiétude se faisait de plus en plus vive en Italie dans les milieux boursiers, politiques et syndicaux à propos de Fiat, qui devait présenter hier un nouveau plan de restructuration pour sa branche automobile, très malade. La direction du groupe doit présenter hier aux syndicats italiens un nouveau programme de restructuration pour sa filiale automobile, Fiat Auto, avec à la clef un nombre important de réductions d'emplois, selon les syndicats. Luigi Angeletti, secrétaire général de l'UIL, une des trois grandes centrales syndicales italiennes, a indiqué mardi que le chiffre de 8.000 suppressions d'emplois lui semblait proche de la vérité et que les réductions se concentreraient sur l'Italie. Nous attendons mercredi pour avoir des chiffres plus précis (...). Mais pour nous, il ne faut pas qu'il y ait des licenciements, a commenté le responsable syndical. Se basant sur des contacts entre la direction du groupe turinois et différents responsables politiques, la presse italienne indique que les sites d'Arese, près de Milan (nord) et de Termini Imerese en Sicile (sud) sont menacés d'une fermeture au moins partielle. Une partie des employés de la principale usine de Fiat, Mirafiori à Turin, devrait parallèlement être mise en chômage technique de longue durée. Des employés de Termini Imerese, usine qui fabrique une partie des Fiat Punto, ont bloqué mardi l'autoroute entre Palerme et Catane et une ligne de chemin de fer. L'inquiétude a été attisée par le ministre de l'Industrie, Antonio Marzano. Dans un communiqué, il a indiqué que le gouvernement italien jugeait que la situation de Fiat était sérieuse. M. Marzano a recommandé à la direction de Fiat d'évaluer avec beaucoup d'attention l'impact au niveau de l'emploi du plan de restructuration. La Bourse de son côté commence à craindre que la direction de Fiat ne soit pas en mesure de réduire comme elle le souhaiterait la capacité de production de Fiat Auto, en raison de pressions politiques, selon un opérateur milanais. Face au nouveau plan de restructuration, les craintes (ou espoirs) d'une vente à moyen terme de Fiat Auto à l'allié américain General Motors ont été ravivées. Fiat a passé une alliance industrielle en 2000 avec GM, qui est devenu actionnaire à 20% de sa filiale automobile, et dispose d'une option pour vendre à GM ses 80% dans Fiat Auto à partir de 2004.