Avec un plan social portant sur 8.100 suppressions d'emplois, le groupe industriel phare de l'Italie, Fiat, a provoqué des remous politiques et sociaux dans toute la péninsule. Programme sévère chez Fiat. Présenté officiellement au syndicats, mercredi dernier à Rome, le plan social porte sur 8.100 suppressions d'emplois à court et moyen terme, à travers principalement des mises en chômage technique de longue durée. Ce programme, qui s'ajoute à un précédent départ de 2.887 des employés du groupe, concerne en premier lieu la branche automobile, Fiat Auto, qui ne parvient pas à sortir de la crise et sur laquelle pèse le spectre d'une vente à l'allié américain General Motors en 2004. La crise de Fiat vient s'ajouter aux difficultés économiques que rencontre le gouvernement de Silvio Berlusconi (droite), prochainement confronté à une grève générale à l'appel de la grande confédération syndicale de gauche, CGIL, le 18 octobre. Interrogé mercredi sur les possibilités d'intervention du gouvernement, Berlusconi a répondu: «nous verrons», avant d'organiser en soirée une réunion inter-ministérielle pour examiner la situation de Fiat. L'agitation sociale, provoquée depuis l'annonce du nouveau plan de restructuration est montée d'un cran ce vendredi, plusieurs syndicats ayant répondu au plan de Fiat par un appel à une grève de quatre heures dans toutes les usines du groupe. De son côté, la direction de Fiat affirme que le plan, présenté sur fond de faiblesse générale du marché automobile européen, lui permettra d'améliorer la compétitivité du groupe. «L'écart important et continu entre la capacité de production et les volumes de ventes ont rendu inefficaces les mesures de réduction des coûts adoptées jusqu'à présent», explique Fiat dans un communiqué. Fiat entend demander la déclaration d' «état de crise» pour Fiat Auto ainsi que pour certains sites des filiales Comau (machines-outils) et Magneti Marelli (composant automobile), ce qui lui permettra de mettre en oeuvre la mesure exceptionnelle de chômage technique prolongé. Les salariés en trop feront alors encore partie de l'entreprise et touchent la majeure partie de leur salaire, mais l'espoir de retrouver leur poste de travail devient faible.