Réunir tous les ingrédients pour la relance de l'industrie au Maroc. Voilà ce qui a motivé la rencontre de Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et les membres du conseil d'administration de la Confédération avec Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Mohamed Abbou, ministre délégué chargé du commerce extérieur, et Mamoun Bouhadhoud, ministre délégué chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel. Ainsi, cette rencontre, qui s'est tenue mercredi 13 novembre à Casablanca, a été l'occasion pour la CGEM d'exposer ses préoccupations et ses propositions pour redresser l'industrie du pays. Dans ce sens, Mme Bensalah-Chaqroun a réitéré l'appel de la Confédération à un plan d'urgence pour l'industrie marocaine, source de création d'emplois et de valeur ajoutée pérenne. Ainsi, selon un communiqué de presse de la CGEM, la présidente a exprimé, à ce propos, l'inquiétude que suscite la dégradation du secteur de l'industrie, qui fournit 2,2 millions de postes de travail, soit 21% des emplois du pays. Elle a précisé que «depuis 2009, l'industrie perd 25.000 emplois par an. Ainsi, elle contribue aujourd'hui à moins de 15% du PIB alors que sa part était de 17% en 2005». Pour redresser la barré, Mme Bensalah Chaqroun a appelé à agir sur trois leviers. Il s'agit de se doter d'une véritable stratégie industrielle, combattre la concurrence déloyale matérialisée par l'informel et pallier le manque de normes. Aussi, Salaheddine Kadmiri, vice-président général de la CGEM, a appelé à «intégrer l'industrie dans tous les chantiers de développement économique grâce à une véritable stratégie de compensation industrielle». De ce fait, la CGEM a réitéré son engagement dans le cadre de la plate-forme CGEM-gouvernement, en vue d'élaborer une stratégie industrielle et un plan d'action qui permettront de remettre l'industrie au cœur de l'économie. De son côté, M. Elalamy a souligné l'engagement de son ministère à définir, de manière concertée avec la CGEM, les contours du renouveau industriel et à y intégrer la compensation industrielle comme vecteur de croissance. Le ministre a par ailleurs fortement mis l'accent sur l'importance des IDE pour le développement économique du Maroc. Dans le même sillage, M. Bouhadhoud a annoncé la création d'un comité d'intégration de l'informel auquel serait associé le secteur privé. Enfin, M. Abbou a affirmé que le département du commerce extérieur est disposé à opérer une évaluation approfondie des accords de libre-échange et à faire jouer pleinement les mécanismes de défense commerciale dans le cadre de ce que prévoient les règles de l'OMC. En fin de séance, la présidente de la CGEM a tenu à rappeler que les autres secteurs de l'économie nationale que sont le commerce organisé et les services doivent être tout autant soutenus étant donné le rôle clé qu'ils jouent dans l'économie. Ainsi, en gros, «le défi du Maroc est un défi de création de valeur ajoutée et d'emplois pérennes», a conclu Mme Bensalah-Chaqroun.