D'ici 2030, les oasis marocaines devraient compter trois millions de palmiers dattiers de plus. Un challenge qu'entend relever le Maroc pour gagner le pari du développement dans ces zones qui s'étalent principalement tout au long des vallées du Ziz et du Drâa. La palmeraie marocaine compte environ 5 millions de palmiers dattiers dont près de 60% sont productifs et s'étale sur une superficie de l'ordre de 50.000 hectares. A fin septembre 2013, il a été procédé à la plantation de 1 million de palmiers dattiers depuis le lancement du Plan Maroc Vert, avec une estimation de 1,25 million de plants à fin 2013. Ce patrimoine est réparti sur plus de 90 palmeraies, principalement localisées au niveau de Drâa (1,9 million), du Ziz (1,6 million) et de Tata (0,9 million). Celles-ci représentent à elles seules près de 95% de l'effectif total. La composition variétale de notre patrimoine est caractérisée par l'existence d'une multitude de variétés dont une forte proportion est constituée pour près de 50 % de khalts. Parmi les variétés les plus intéressantes, on cite particulièrement Mejhoul, Boufeggous, Bouskri et Jihel. Pour atteindre l'objectif de trois millions de palmiers dattiers, une stratégie a été lancée, en début du mois d'octobre dernier, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Errachidia. Une stratégie qui concerne également l'arganier et qui vise le développement global et intégré de ce territoire régional qui couvre près de 40 % du territoire national dans 5 régions, 16 provinces et 400 communes. Cette stratégie a été adoptée, mercredi dernier à Errachidia, par le Conseil d'orientation stratégique de l'Agence Nationale pour le développement des zones oasiennes et de l'arganier (ANDZOA), qui a tenu ses travaux en marge de la 4ème édition du Salon international des dattes qui a ouvert ses portes jeudi dernier à Erfoud. Cette stratégie s'articule autour de trois axes de développement distincts, à savoir l'attractivité du territoire, sa compétitivité et sa préservation, indique un communiqué de l'ANDZOA. Les zones oasiennes et de l'arganier qui recouvrent 40 % du territoire national occupent une place importante dans l'équilibre socio-économique du Maroc, précise le communiqué, ajoutant que le plan de développement qui sera opéré par l'agence, modèle de gouvernance innovant, a ainsi pour objectif de valoriser un potentiel prometteur qui reste sous-exploité aujourd'hui. La réunion qui a été présidée par Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, en présence de Fatema Marouane, ministre de l'artisanat et de l'Economie sociale et solidaire, du gouverneur de la province d'Errachidia, des quatre présidents des conseils régionaux des régions concernées, ainsi que des représentants des différents départements et entités concernés, a eu pour objectif l'adoption du plan d'action relatif au développement global et intégré de la zone d'action de l'agence. Destinée à assurer un développement équilibré des zones oasiennes et de l'arganeraie et à promouvoir leur compétitivité, la stratégie de développement des zones oasiennes et de l'arganeraie se décline en 45 programmes mobilisant des investissements de l'ordre de 92 milliards de dirhams. Aussi, le programme de développement intégré de la province d'Errachidia, partie intégrante de la stratégie de développement des zones oasiennes et de l'arganeraie, a été doté d'une enveloppe budgétaire de 11,3 milliards de dirhams. Ce programme, qui prévoit plusieurs projets de développement ayant trait aux infrastructures de base, au secteur de l'éducation et de la formation, de l'agriculture, du tourisme, des mines et de l'artisanat, vise, entre autres, l'amélioration du Produit intérieur brut (13 milliards de dirhams) à l'horizon 2020 et la création de plus de 25.000 postes d'emploi. En effet, le palmier dattier constitue le pivot de l'écosystème oasien des régions sahariennes et présahariennes du Maroc. II contribue, à hauteur de 40 à 60%, à la formation des revenus agricoles pour 1 million d'habitants. Sur le plan de la valeur produite, les dattes occupent une place importante parmi les productions arboricoles au niveau national avec une valeur moyenne de l'ordre de 500 millions de dirhams. Menée par l'Agence des zones oasiennes et de l'arganier, le projet de préservation et de développement de cet espèce, lancé en 2009 par SM le Roi Mohammed VI, vise d'abord l'implantation d'un million de palmiers dattiers à l'horizon 2015, à la faveur d'un montant global de 1,25 milliard de dirhams. Ce qui profitera à 6.000 agriculteurs et permettra de générer 450.000 journées de travail.