Au Maroc 5 à 10 % des cécités sont d'origine cornéenne et peuvent ainsi bénéficier de cette alternative thérapeutique. Renforcer le programme des greffes des reins dont on besoin des milliers d'adultes et d'enfants au stade d'insuffisance rénale terminale, relancer la greffe de cornée pour rendre la vue à des personnes souffrant de cécité, asseoir des conventions de partenariat avec des institutions espagnoles et françaises de renommées internationales en matière de greffe d'organes et institutionnaliser un comité de pilotage fédérateur de cette activité médico-chirurgicale de pointe, tels sont les grands axes du programme des greffes d'organes et tissus du centre hospitalier Universitaire Ibn Sina, qui tiendra une de ses réunions ordinaires mardi 15 juin 2004. L'élargissement du cadre de la coopération entre le Centre hospitalier Ibn Sina (CHIS) et l'Etablissement français des Greffes (EFG), la création d'une banque de tissus du CHIS, le soutien logistique au CHIS pour l'organisation d'une journée d'information et de sensibilisation au don d'organes ainsi que l'organisation de missions de formation pour les équipes de greffes du CHIS, tels sont les grands axes qui ont été développés par le Professeur Wajih Maâzouzi, directeur du CHIS, lors de sa mission de travail à Paris le 25 mai 2004, avec Madame Carine Camby, directrice de l'Etablissement français des greffes. L'établissement Français des greffes s'est engagé par ailleurs à faire bénéficier le CHIS d'un important matériel didactique et de sensibilisation au don d'organes. L'autre grand axe de coopération a porté sur l'accompagnement du CHIS pour la création d'une banque de tissus et cela afin de répondre à l'importance des besoins en greffe de cornée, de moelle, de peau chez les grands brûlés ainsi que d'autres tissus. Enfin, l'EFG et le CHIS vont lancer une vaste étude dénommée "Enquête comas profonds", qui vise plusieurs objectifs, notamment, sonder l'opinion publique, apprécier l'adhésion des praticiens et enfin cerner les problèmes culturels et techniques des comas en mort cérébrale. Les objectifs de cette étude constituent des préalables indispensables à l'activité des greffes à partir de cadavres. L'importance de la coopération avec l'EFG trouve également son essence, du fait que cet organisme vit un tournant décisif et qualitatif dans son histoire, du fait qu'il sera transformé en Agence de la biomédcine, qui s'occupera de la greffe, de la procréation médicalement assistée (PMA) et de la génétique, domaines d'activités où le CHIS travaille d'arrache-pied pour en faire des pôles d'excellence. Par ailleurs, le directeur du CHIS a tenu également une réunion de travail, le 26 mai 2004 à Madrid, , avec le professeur Rafael Matesanz, directeur de l'Office National de Transplantation espagnol (ONTE), qui s'est, depuis peu, developpé au Centre national de Transplantation et de médecine régénérative (Centro national de Transplantes y Meicina regenerativa). De son côté, le professeur Matesanz, s'est montré très favorable au développement d'une convention entre les deux centres, afin de promouvoir le don d'organes, les activités de transplantation au Maroc et soutenir le CHIS pour s'acheminer vers la création d'une banque de tissus et d'une organisation marocaine similaire à l'ONTE. Il faut souligner que les centres espagnols de transplantation (Madrid et Barcelone) sont particulièrement performants dans certaines activités, notamment en matière de greffe tissulaire. C'est ainsi que le centre de Madrid est devenu expert dans l'utilisation de la membrane amniotique comme greffe de cornée, afin de traiter certaines formes de cécité cornéenne. Ceci est d'une grande importance, du fait qu'une cornée prélevée sur un cadavre sert pour un seul patient, alors qu'une membrane amniotique peut servir à 20, voire 50 patients. Cette donnée scientifique est à prendre en considération, quand on sait qu'au Maroc 5 à 10 % des cécités sont d'origine cornéenne et peuvent ainsi bénéficier de cette alternative thérapeutique. Ce type de technique, une fois parfaitement maîtrisé par les praticiens ophtalmologues du CHIS, permettrait de rendre la vue à des milliers de Marocains. • Par Dr Anwar Cherkaoui.