La visite de la Secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères au Maroc s'inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique amorcée par le Maroc, pour la défense de son intégrité territoriale. C'est, essentiellement, autour de la question du Sahara marocain et de la cause palestinienne que les discussions ont été entamées entre les responsables marocains et la Baronne Symons de Vernham Dean, Secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères et au Commonwealth Office, chargée du Moyen-Orient, de la Sécurité Internationale, des Affaires Consulaires et du Personnel. Un communiqué de la Primature s'est contenté, pourtant, d'annoncer que le Premier ministre, Driss Jettou, a reçu mardi à Rabat la Baronne Symons de Vernham Dean. Cette visite, ajoute le communiqué, s'inscrit dans le cadre du renforcement des partenariats politiques et économiques entre le Royaume-Uni et le Maroc. Et de préciser qu'au cours de ces entretiens, M. Jettou et Mme. Symons se sont félicités des liens historiques et d'amitié qui lient les deux pays ainsi que du niveau de la coopération bilatérale entre le Maroc et la Grande-Bretagne. Aussi, sans mentionner le nœud de la question, M. Jettou a invité le gouvernement britannique à coopérer et à mieux défendre les intérêts marocains en tant que pays au statut avancé auprès de l'UE. En revanche, Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères, était plus explicite dans une déclaration télévisée, en annonçant que les entretiens entre les deux parties, ont porté essentiellement, sur la question du Sahara marocain, étant donné le statut de la grande Bretagne en tant que membre permanent du conseil de sécurité onusien. Pour sa part, Mme Symons a fait état de la concordance des points de vue des deux parties concernant la majorité des points soulevés lors des entretiens précités, dont notamment, la situation au Moyen-Orient et vis-à-vis de la lutte contre le terrorisme au niveau international. D'un autre côté, tenant compte des leçons du passé, le Maroc redouble d'efforts sur le plan diplomatique pour redresser la situation au niveau des positions à l'égard de la marocanité du Sahara. Plusieurs délégations sont, désormais, en quête de nouveaux soutiens. Ainsi, une délégation représentant les habitant des provinces du sud devrait remettre, hier, un mémorandum au Secrétaire d'Etat français aux Affaires étrangères, Renaud Muselier, rejetant le dernier plan proposé par James Baker sur le Sahara. Le journal Asharq Al Awsat rapporte, à cet effet, que Cheikh Mohamed Salem Bahya, de la tribu Laâroussiyine, qui a rallié le Maroc, reproche notamment au plan Baker de « semer les germes d'une guerre civile » dans les provinces du sud. Le plan Baker, a dit Cheikh Mohamed Salem, est « injuste » parce qu'il « soumet la majorité au diktat de la Minorité ». La même thèse est développée partout, aussi bien en Europe, notamment en France et vis-à-vis de l'Espagne, que dans d'autres régions du monde qui sont ciblées par la diplomatie marocaine. Selon le mémorandum des Sahraouis marocains, l'application du plan, notamment durant la période dite de transition (4 ans), sera exploitée par les ennemis du Maroc et conduira à la création d'un « foyer de tension au sein des tribus, à même de porter atteinte à la stabilité et à la sécurité dont jouissent, actuellement, les populations du Sahara ». A la Communauté internationale, alors, d'assumer sa responsabilité.