Aujourd'hui, 70% des femmes souffrent de varices, 30% d'entre elles ont besoin d'une action chirurgicale mais l'on entend souvent que le traitement de ces petites veines qui amochent notre corps ne relève pas de l'urgence et se fait davantage dans un souci d'esthétique d'autre chose. Faux. Lors d'une conférence de presse tenue le 22 octobre à Casablanca, Dr Oumnia Benkirane et Dr Gabriel Lasry, respectivement angiologue-phlébologue et chirurgien, ont tenté d'apporter réponse à une multitude de questions liées à cette pathologie et, il faut le dire, le tableau dressé n'est pas des plus jolis. «Dans 90% des cas, les varices sont héréditaires», annonce Dr Benkirane, l'une des angiologues qui, d'ailleurs, se comptent sur les bouts des doigts d'une main au Maroc. La bonne nouvelle cependant serait qu'à travers le temps, les traitements et techniques chirurgicales se sont perfectionnées. Ces veines visibles à la surface de la peau apparaissent généralement imprévisibles et peuvent surgir à tout âge. «Je reçois des patientes de l'âge de douze ans», se justifie Dr Oumnia Benkirane. En effet, en l'absence de tout exercice, la stagnation du sang dans les membres inférieurs peut favoriser l'apparition de complications. Les femmes enceintes sont plus exposées à ces complications, notamment au bout d'une deuxième ou troisième grossesse. Les médecins préconisent un traitement avant la grossesse mais la pratique veut que «généralement, ces femmes recourent à la chirurgie après l'accouchement», précise Dr Lasry. Il est nécessaire de noter que le traitement des varice n'est pas «juste esthétique» comme le souligne Dr Lasry. Selon lui, «il s'agit d'une pathologie chronique qui peut avoir des complications. Sans traitement, elle peut se développer en pathologie mortelle, notamment une embolie pulmonaire»,insiste-t-il non sans inquiétude. Les docteurs estiment que trois personnes sur quatre auront des varices au cours de leur vie, et que pour une personne sur quatre les symptômes seront suffisamment gênants pour justifier un traitement médical ou une intervention. En fonction de l'état du patient, le traitement des varices peut être médical ou chirurgical. Ces traitements varient d'une simple recommandation d'une bonne hygiène de vie telle la pratique des sports à vélo, la natation tout en évitant les sports comprenant des sauts sur place et des vêtements trop serrés ou encore la sclérothérapie. Cette dernière consiste en l'injection d'un produit dans la varice. Une technique simple mais réduite aux petites varices. L'autre forme de traitement est tout simplement la chirurgie. Là encore certains médecins continuent, malheureusement, de procéder par stripping. Chose qui semble «peu utile et n'empêche guère la récidive de la pathologie», déplore Dr Lasry. «Cette intervention à l'aveuglette qui dure environ dix petites minutes est malheureusement ce qui se pratique généralement au Maroc. Elle consiste sur le fait d'arracher la varice et peut avoir des suites assez lourdes. Il est important qu'un angiologue soit consulté avant toute intervention pour que celle-ci soit ciblée et réussie», conclut-il. Ce docteur préconise la chirurgie mini-invasive sous anesthésie locale, ce qui permet l'ablation des veines malades. Cette technique atraumatique permet à la veine d'être retournée comme un gant, ce qui permet de respecter son environnement (la graisse et le nerf autour de la veine ne risquent pas d'être touchés.