Après deux ans de mise en pratique du projet d'intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV), les résultats donnent déjà un brin d'optimisme aux responsables. Des données chiffrées qui ont été présentées, mardi à Rabat, lors d'un atelier à mi-parcours de ce projet organisé par l'Agence pour le développement agricole (ADA) en partenariat avec la Banque mondiale et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Le but de ce projet étant d'améliorer la résilience du secteur agricole aux changements climatiques. Une mouture résultant d'une coopération entre le Maroc, la Banque mondiale et le FEM, avec un don de 4,35 millions de dollars américains, soit environ 36,6 millions de dirhams pour la période 2011-2015. Ce sont plus de 1.000 petits agriculteurs qui ont mis en place, dans le cadre de ce projet, des mesures concrètes d'adaptation au changement climatique dans leurs parcelles (semis direct, irrigation d'appoint, collecte des eaux pluviales…), et plus de 1.500 ont bénéficié de formations. 1.400 hectares ont été semés avec des semences certifiées, dont 900 semés par la technique de semis direct. La collecte des eaux pluviales a été mise en place sur 760 hectares, et les bonnes pratiques agricoles sur 560. Bien que ces résultats soient encourageants, les responsables du projet mis en œuvre dans cinq régions vulnérables au changement climatique, à savoir Chaouia– Ouardigha, Rabat-Salé-Zemmour– Zaër, Tadla–Azilal,Doukkala–Abda et Gharb-Chrarda-Beni Hssen, désirent rattraper les écueils. «Nous avons encore un gap en termes de productivité», martèle Mohamed Badraoui, directeur de l'institut national de la recherche agronomique, qui a caressé l'espoir d'étendre cette expérience à d'autres régions tout en précisant que le fonds pour l'environnement mondial a consacré au projet un financement supplémentaire d'environ 18 à 20%, tandis que l'essentiel a été alloué par l'Etat, soit directement ou indirectement via des bailleurs de fonds. Pour l'ADA, représentée par Said Fedrouch, lors de ce workshop qui s'est poursuivi jusqu'au 9 octobre, «le projet aidera les agriculteurs à récolter le meilleur profit de leurs cultures et à contribuer à la sauvegarde des ressources naturelles dans le cadre d'une vision durable et respectueuse de l'environnement». Quant à la BM, elle veut du concret en se lançant des défis. Il faudrait, selon son représentant, Mohamed Medouar, élargir la cible et consolider les acquis de ce projet et la recherche en la matière. D'où le rôle de l'office national du conseil agricole nouvellement créé pour se pencher sur la recherche, comme l'a souligné M. Badraoui qui a rappelé qu'une subvention de 50% vient d'être allouée au semis direct.