Yasser Arafat estime que le vote du Likoud, le parti d'Ariel Sharon, contre la création d'un Etat palestinien équivaut à «une destruction des accords d'Oslo». A son départ de Ramallah pour Beit Lahm, le président palestinien a déclaré à la presse : « c'est une destruction des accords d'Oslo, et particulièrement de l'accord de Wye River, qui a été conclu à la fois par Netanyahu et Sharon ». M. Arafat faisait référence au Premier ministre israélien Ariel Sharon et à son rival au sein du Likoud, Benjamin Netanyahu. L'accord de Wye River (Etats-Unis) avait été signé en octobre 1998, alors que Netanyahu dirigeait le gouvernement israélien et que Sharon était ministre des Affaires étrangères. Ces déclarations du leader palestinien sont intervenues au lendemain d'un revers politique cinglant essuyé par le Premier ministre israélien Ariel Sharon au sein de son parti, le Likoud, dont les membres ont voté contre le principe de la création d'un Etat palestinien. Le comité central du parti de droite, réuni à Tel-aviv, a mis Sharon en minorité par 59% des voix lors d'un vote à bulletin secret sur une motion demandant aux quelque 2.600 membres de cette instance de ne pas se prononcer sur la création d'un Etat palestinien. Il a ensuite voté à main levée à la quasi unanimité (trois voix contre) en faveur d'une motion de Benjamin Netanyahu et rival d'Ariel Sharon au sein du parti rejetant la création d'un Etat palestinien. Dans l'immédiat, ce vote ne doit pas avoir de portée sur la politique du gouvernement d'union nationale qu'il dirige et qui n'est pas fixée par le Likoud. D'autant plus que Sharon n'est lui-même pas prêt à envisager la création d'un Etat palestinien que dans un futur vague et avec des limitations draconiennes que les Palestiniens rejettent. Dans le même temps, le président Arafat est sorti lundi matin de Ramallah pour la première fois depuis plus de cinq mois pour se rendre à Beit Lahm, dans le sud de la Cisjordanie, évacuée vendredi soir par l'armée israélienne après la levée du siège de la basilique de la Nativité. Il s'est immédiatement rendu sur la place de la mangeoire, devant la Basilique. Il devait ensuite aller a Jénine, dans le nord du territoire, dont le camp de réfugiés, théâtre d'horreurs commises, début avril, par l'armée d'occupation israélienne. Un responsable du ministère israélien de la Défense a indiqué que M. Arafat était libre de ses mouvements, mais que ce déplacement devrait se faire en coordination avec l'armée israélienne, qui encercle Ramallah et Jénine, comme toutes les villes de Cisjordanie. elle a installé des barrages sur les routes de Cisjordanie. Dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision américaine CNN dans la nuit de dimanche à lundi, le président palestinien a déclaré que les groupes terroristes agissant contre Israël n'étaient pas sous son contrôle et qu'ils étaient «soutenus par quelques puissances internationales ». Selon lui, « les principaux chefs (de ces groupes) ne sont pas en Cisjordanie. Ils sont à l'extérieur». «Je fais de mon mieux » pour arrêter les attaques-suicide contre Israël, a encore déclaré Yasser Arafat, rejetant les accusations israéliennes selon lesquelles il soutient les groupes terroristes. Il a également rappelé qu'il acceptait l'existence de l'Etat juif et était prêt à vivre en paix avec Israël, comme il l'a toujours dit depuis 1993.