Jettou II a enfin vu le jour. Ce n'est ni un changement de cap majeur, ni une nouvelle approche de l'action gouvernementale. On a plus fait dans la cosmétique que dans la chirurgie lourde. Par conséquent le message politique de ce lifting léger est quasi nul et même pour les observateurs les plus généreux, assez inaudible. Rien de fracassant, de tonitruant ou de mobilisateur. Jettou II a enfin vu le jour. Ce n'est ni un changement de cap majeur, ni une nouvelle approche de l'action gouvernementale. On a plus fait dans la cosmétique que dans la chirurgie lourde. Par conséquent le message politique de ce lifting léger est quasi nul et même pour les observateurs les plus généreux, assez inaudible. Rien de fracassant, de tonitruant ou de mobilisateur. Ceux qui attendaient de l'exaltation, du dépassement de soi ou du défi devront espérer de meilleurs jours. Nous avons juste affaire à un remaniement technique. Dans le jargon médiatico-politique, cela veut simplement dire que des erreurs notoires de casting ont été corrigées ou, au mieux, des reformulations des responsabilités ont été effectuées. Dans le cas précis qui nous intéresse l'usage du mot « technique »sert à protéger le remaniement du commentaire politique et à le mettre à l'abri des analyses de même nature. En clair, si on remanie, techniquement, c'est parce qu'on vous a entendus, mais on ne vous a pas écoutés. C'est une question d'acoustique démocratique qui peut aller de la mal-entendance légère à la surdité aggravée. Neuf partants avec cinq limogeages nets : Taieb Rhafès, Najib Zérouali, Najima Ghozali Tay-Tay, Mohamed Aujjar et M'Hamed Khalifa ; une mise en réserve de la monarchie : Khalid Alioua ; une injustice : Omar El Fassi ; une victime expiatoire, probablement consentante : Abderrazak Mossadeq ; et une expulsion : Mohamed Morabit. Les nouveaux quant à eux sont cinq. Un médecin qui sort miraculeusement d'un long coma : Abderrahim Harrouchi. Trois hauts fonctionnaires recyclés hâtivement dans la politique : Anis Pirou, Mohamed Boussaïd et Mohamed Mohattane. Et un manager rattrapé, de sa faute, par la ministrabilité : Salahedine Mezouar. Au niveau des partis politiques qui composent la majorité gouvernementale, rien de nouveau. Sauf, peut-être, l'agression caractérisée dont a été victime le RNI. Il a fourni le gros des partants et il joue la mère porteuse à son corps défendant pour la plupart des nouveaux. Il paie certainement là le prix fort pour la faiblesse de son leadership actuel. Pour le reste, rien à signaler à l'horizon à part l'émancipation de Mohamed El Gahs qui n'a, désormais, plus affaire qu'à Driss Jettou. Et le maintien de Nabil Benabdellah à son poste de ministre de la Communication et de porte-parole du gouvernement car il est manifestement le seul à pouvoir incarner, contre vents et marées, surtout à la télévision publique, le « projet démocratique et moderniste » du pays. Voilà.