La confiance des ménages se dégrade. D'année en année et même de trimestre en trimestre. L'enquête de conjoncture menée auprès des ménages par le HCP montre que l'indice de leur confiance (ICM) a enregistré au cours du 2ème trimestre de 2013 une détérioration de 1,6 point par rapport au trimestre précédent et un recul de 6,5 points sur la base de son niveau du 2ème trimestre de l'année 2012. Cependant, notent les experts du HCP, si la dégradation est générale, elle se présente de manière inégale selon les composantes de l'indice. Ainsi de l'opinion des ménages sur leur niveau de vie. La majorité affiche à ce propos un léger regain de confiance qu'une récente note du HCP consigne ainsi : «Au cours du deuxième trimestre de 2013, les soldes relatifs à ces indicateurs ont gagné respectivement 6,1 points et 0,9 point». Cependant le même document affirme que comparée à la même période de 2012, la perception des ménages sur l'évolution passée de leur niveau de vie a connu une détérioration de 1,3 point et que ce recul est de 13,2 points pour ce qui est de ses perspectives d'évolution. Plus prononcée est la perception qu'ont les ménages de la situation du chômage et de son évolution probable. Selon le HCP, plus de 76% des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir contre 72,4% le trimestre précédent et 64,4% un an auparavant. Résultat : le solde négatif de cet indicateur qui est de 67,8 points continue à baisser au point d'atteindre son niveau le plus bas. L'indice marquant la confiance des ménages dans l'amélioration de leur niveau de vie ne progressant que modérément tandis qu'ils anticipent une aggravation du chômage, il n'était que logique que cette convergence influe sur la demande domestique des biens et des services. De fait, durant le 2ème trimestre de 2013, près de 52% des ménages marocains considèrent que le moment n'est pas opportun pour faire des achats de biens durables alors que 20,1% pensent le contraire. Pourtant le solde de cet indicateur n'a régressé que de 31,7 points, en retrait de 3,4 points par rapport au trimestre précédent et en progression de 5,7 points par rapport à la même période de 2012. On peut valablement lier cette évolution au fait que les consommateurs n'ont pas une perception optimiste des perspectives offertes à leur situation financière. En fait, 58,4% des ménages jugent que leurs revenus suffisent à couvrir leurs dépenses, alors que 35,9% d'entre eux s'endettent ou puisent dans leur épargne. «Seuls 5,7% des ménages déclarent pouvoir épargner une partie de leur revenu». Plus, s'agissant de leur situation financière passée, les ménages ont le sentiment d'une détérioration. Elle a été estimée à 4,2 points par rapport au trimestre précédent et de 7,2 points par rapport à la même période de 2012. Plus grave, le solde d'opinion en ce qui concerne le futur de cette situation a atteint son niveau le plus bas depuis 2007 (0,7 point). Et bien que restant positif, il a enregistré une baisse de 3,8 points par rapport au trimestre précédent et de 10,4 points par rapport à l'année antérieure. Ces perspectives se rétrécissant, les ménages affichent un pessimisme grandissant quant à leur capacité d'épargne dans les mois à venir. Le HCP indique que plus de 8 ménages sur dix (85,1%) pensent ne pas pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois contre 14,8% qui pensent le contraire. Lueur d'espoir dans cette grisaille : on estime que les hausses des produits alimentaires sont moins fortes que ce qui a été prévu. «9 ménages sur dix (90%) ont le sentiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé contre 92,2% un trimestre auparavant et 91,6% l'année dernière». Cependant 75,3% des ménages sont convaincus que ces prix continueront à augmenter dans les prochains mois contre 78% au 1er trimestre de 2013 et 73,4% au 2ème trimestre de 2012.