Deux clans tentent de former la majorité pour s'assurer la présidence du conseil de la ville à Oujda. L'un est dirigé par le MP et l'autre tourne autour des partis de la Koutla. Rien n'est encore clair à Oujda où la carte politique issue des élections communales du 12 septembre laisse la porte ouverte devant toutes les possibilités d'alliances. L'arrivée en première position de trois formations ayant obtenu des résultats très proches l'une de l'autre donne à toutes la possibilité de diriger une éventuelle coalition. Ainsi, le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a réalisé la meilleure performance en remportant 8 des 55 sièges que compte le Conseil de la commune urbaine de la ville. En deuxième position, c'est le Mouvement Populaire (MP) qui s'est imposé avec 7 sièges, suivi du Rassemblement National des Indépendants (RNI) avec 6 sièges. Le reste des sièges est réparti comme suit : FFD : 5 ; PI : 5 ; USFP : 4 ; PPS : 4 ; ICD : 4 ; PDI : 4 ; SAP1 : 4 ; MDS : 2 ; SAP2 : 2. Cette répartition des 55 sièges ne permet pas à première vue de dégager une majorité homogène pour diriger les affaires de la ville. Cependant, des pourparlers entre les différentes formations continuent au niveau des prospections des intentions de vote. Un exercice préalable nécessaire pour pouvoir trouver un équilibre dans le cas d'une carte politique aussi balkanisée. Mais, si ce sondage est considéré comme une règle déontologique en matière de politique locale pour certains, elle ne l'est pas pour d'autres. Ainsi, la section locale du PJD considère qu'étant le parti ayant obtenu le meilleur score, il devait être consulté par les autres formations qui cherchent à former une majorité. Pour le PJD, le parti de l'Istiqlal et l'USFP auraient dû entamer leurs consultations avec la première force politique de la ville. La raison avancée par la section locale du PJD est que ces deux formations avaient basé leur campagne électorale sur la promesse qu'ils ont faite aux électeurs de faire passer l'intérêt de la ville avant les calculs partisans. Or, il semble, pour le moment, que ces deux formations sont en train de se coaliser en tant que Koutla et de tenter de ramener dans leurs rangs le PPS, dans une première phase, et les autres partis formant la majorité gouvernementale, en deuxième étape. Ces calculs politiques ont amené le MP, qui se situe en deuxième position après le PJS avec 7 sièges, à former une première liste d'alliés regroupant une quinzaine d'élus appartenant aux deux listes de SAP et au PDI. Cette coalition est actuellement en pourparlers avec le PJD pour former une majorité. Selon des échos émanant des coulisses des négociations, le PJD aurait donné son accord pour rejoindre cette coalition qui tourne autour de la candidature du conseiller MP, Hadouche Lakhdar, tout en exigeant des postes de responsabilité pour certains de ces élus comme le jeune architecte, Zouheir Khalid, qu'ils proposent en tant que vice-président chargé de l'urbanisme. Côté Istiqlal, la règle du "plus vieux" a encore été appliquée pour le choix du candidat à la présidence du Conseil de la ville. Ainsi, le choix des istiqlaliens a été porté sur un candidat âgé de 75 ans à savoir Larabai Mohamed. Enfin, la situation reste ouverte sur toutes les possibilités dans la capitale de l'Oriental et les pourparlers sont toujours en cours pour se mettre d'accord sur celui qui dirigera les affaires locales.